La DGCCRF a enquêté au sujet des compléments alimentaires contenant des extraits de thé vert et/ou d’orange amère, deux ingrédients pouvant provoquer des atteintes hépatiques et des effets indésirables au niveau cardiovasculaire.
L’action de contrôle a été menée auprès de 70 responsables de la première mise sur le marché de 215 produits : 150 contenant une préparation de thé vert, 21 contenant un extrait d’orange amère et 44 contenant les deux. Résultats : 23 avertissements et 12 suites pénales. L’action a révélé que les fiches techniques relatives aux extraits de thé vert et d’orange amère utilisés dans les produits contrôlés n’étaient pas systématiquement disponibles chez les opérateurs, mettant en cause leur capacité à maîtriser les risques.
Les analyses avaient comme principal objectif la détermination, dans les compléments alimentaires contenant des extraits de thé vert, de la teneur en épigallocatéchine gallate (EGCG, principale catéchine du thé vert) et pour ceux contenant de l’orange amère, des teneurs en synéphrine et en octopamine (deux alcaloïdes apparentés à l’éphédrine). Des dosages en caféine, souvent ajoutée à ces produits, ont également été effectués.
Sur les 66 prélèvements analysés par la DGCCRF, seuls 12 étaient conformes, soit un taux global de non-conformité de 82 %. Des décalages entre la composition des produits et leur étiquetage ont été mis en évidence ainsi que des teneurs parfois trop élevées pour les métabolites recherchés.
Cette enquête fait notamment suite à la publication d’un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) relatif à la sécurité d’emploi des préparations de thé vert (1). En conclusion de cet avis, l’Anses rappelle que l’EGCG, le composé phénolique majoritaire dans le thé vert, est suspecté d’être à l’origine d’effets hépatotoxiques. En retenant les valeurs les plus élevées de la littérature, la dose journalière admissible (DJA) de ce composé (0,5 mg/kg/j), peut être dépassée avec des préparations de thé vert dans certaines conditions de préparation ou d’utilisation usuelles. L’Anses estime indispensable de disposer de données complémentaires, notamment des résultats de dosage d’EGCG actualisés dans différents produits disponibles sur le marché français afin d’être en mesure de mieux caractériser l’exposition des consommateurs. L’étiquetage devrait permettre d’assurer le respect de la DJA de l’EGCG en précisant par exemple une limitation du nombre de prises par jour en fonction du taux d’EGCG et l’indication qu’il convient de ne pas cumuler la consommation de plusieurs préparations à base de thé vert.
Source : Vigilance sur les compléments alimentaires contenant du thé vert ou de l’orange amère. Communiqué de presse DGCCRF (Publié le 28/05/13).
(1) Avis de l’Anses relatif à la sécurité d’emploi des préparations de thé vert, Décembre 2012.