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Brève – Le Projet BioNutriNet dévoile les relations entre l’alimentation bio et la santé

Riches en aliments végétaux, de haute valeur nutritionnelle, favorables à la santé et d’empreinte environnementale réduite : les régimes contenant une proportion importante d’aliments issus de l’agriculture biologique (« aliments bio ») pourraient répondre en grande partie à la définition des régimes durables..

Si la vocation première de l’agriculture biologique (AB), en limitant le recours aux intrants chimiques de synthèse (pesticides, engrais…), est écologique, qu’en est-il de ses effets sur la santé et la qualité de l’alimentation ? C’était tout l’objectif du projet BioNutriNet lancé en 2013 que d’étudier à la fois les effets de l’AB sur l’environnement et la santé à partir des données de près de 35 000 sujets de la cohorte Nutrinet-Santé.

Le bio, porte d’entrée vers une alimentation plus végétale et durable ?

Ses conclusions ? Plus la part d’aliments bio augmente, plus la quantité d’aliments d’origine végétale augmente dans le régime, et plus la qualité nutritionnelle du régime est élevée, quel que soit l’indice utilisé pour la mesurer. On observe également des concentrations urinaires réduites de plusieurs métabolites de pesticides chez les forts consommateurs d’aliments bio. Ces consommateurs présentent aussi des risques réduits de surpoids, d’obésité, de syndrome métabolique, de diabète de type 2, de cancer du sein en postménopause et de lymphome. Ces relations pourraient résulter de la plus forte proportion d’aliments végétaux dans le régime mais aussi d’une exposition réduite aux résidus de pesticides.

Sur le volet environnemental, les émissions de gaz à effet de serre, la demande énergétique et l’utilisation des terres sont réduites avec les régimes riches en aliments bio ; réductions qui tiendraient essentiellement, d’après des analyses de variabilité, à la composition particulière des régimes bio (plus végétale).Enfin, les régimes bio entraînent un surcoût non négligeable pour les consommateurs, attribué dans ce cas aux modes de production spécifiques à l’agriculture biologique.

Ainsi, si les régimes riches en aliments bio répondent à plusieurs prérequis des régimes durables tels que définis par la FAO, leur coût élevé, propice à renforcer les inégalités de santé, reste un obstacle à lever par des politiques d’intervention. Dans tous les cas, une transition vers des régimes plus riches en aliments végétaux est souhaitable pour la santé des Hommes et de la planète.

 

Source : Kesse-Guyot E, Lairon D, Allès B et al. Key Findings of the French BioNutriNet Project on Organic Food-Based Diets: Description, Determinants, and Relationships to Health and the Environment. Adv Nutr. 2021 Oct 18:nmab105. doi: 10.1093/advances/nmab105.