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Une revue systématique examine le lien entre qualité des aliments en phase de diversification et risque d’obésité de l’enfant

L’étape de diversification correspond au passage d’une alimentation exclusivement constituée de lait à une alimentation variée qui va progressivement se rapprocher de celle d’un adulte. Cette étape pourrait jouer un rôle crucial dans la prévention du surpoids et de l’obésité.

 

Lutter contre l’obésité infantile constitue un réel enjeu de santé publique. En France, près d’un enfant sur 5 est en surcharge pondérale (surpoids et obésité) et  la moitié des enfants obèses avant l’âge de la puberté le resteront à l’âge adulte.

Jusqu’à l’âge de 6 mois, les nourrissons sont nourris presque exclusivement de lait. Au delà, le développement du nourrisson est suffisant pour lui permettre de consommer d’autres aliments : il s’agit de la phase de diversification. La plupart des études disponibles suggèrent que l’allaitement maternel aurait un rôle protecteur vis-à-vis du surpoids et de l’obésité de l’enfant. En revanche, l’impact de la qualité de l’alimentation en phase de diversification sur le risque d’obésité de l’enfant est moins bien connu.

Cette revue systématique a examiné l’impact des types d’aliments apportés au moment de la diversification sur le risque de surpoids ou d’obésité plus tard dans l’enfance.

10 articles relatifs à des données collectées dans 6 pays entre 1959 et 2009 ont été inclus dans la revue. Les publications ont été catégorisées en 3 groupes en fonction des critères étudiés : apport en macronutriments, type/groupe d’aliments et respect des recommandations nutritionnelles. Le nombre d’enfants des différentes cohortes variait de 90 à 881 et le suivi des les enfants allait de 4 à 11 ans.

Quels sont les principaux résultats ? Un apport énergétique élevé au cours de la diversification serait associé à un IMC supérieur plus tard dans l’enfance. Des apports en protéines élevés à l’âge de 2 à 12 mois ont également été associés à un IMC supérieur, mais ce résultat n’est pas observé dans toutes les études. Le respect des recommandations nutritionnelles au moment du sevrage, probablement lié à un mode d’alimentation plus sain adopté de façon générale par la famille, est associé à une masse maigre plus élevée. En revanche, la consommation de groupes d’aliments ou d’aliments spécifiques (régime à base de fruits et légumes, viande, poisson et plats faits « maison ») ne modifie pas l’IMC des enfants.

Cette revue montre que selon les études rapportées, l’effet des apports en protéines sur le risque d’obésité chez l’enfant n’est pas convaincant. En revanche, une augmentation des apports énergétiques apportés en complément de l’allaitement maternel serait associée à une élévation de l’IMC chez l’enfant. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour établir la nature de cette association et notamment des études évaluant le lien avec la masse maigre et la masse grasse, au lieu ou en complément de l’IMC. De façon globale, les résultats soulignent l’intérêt de recommander une alimentation équilibrée tout au long de l’enfance, plutôt que de faire un focus sur des aliments spécifiques donnés en phase de diversification.

Source : The types of food introduced during complementary feeding and risk of childhood obesity: a systematic review. Pearce J et al. Int J Obes (Lond). 2013 1-9.

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