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Brève – Risque cardiovasculaire : des bénéfices à manger tôt ?

Dans l’étude NutriNet-Santé, le fait de manger plus tôt, le matin et le soir, est associé à une baisse du risque cardiovasculaire.

Au-delà du contenu de l’assiette (ce que nous mangeons), la temporalité de nos prises alimentaires (quand nous mangeons) est de plus en plus considérée pour ses liens avec la santé. Dans ce contexte, les données de l’étude NutriNet-Santé ont été utilisées pour examiner les liens potentiels entre les horaires / la fréquence des repas et le risque cardiovasculaire. Concrètement, les prises alimentaires de plus de 103 000 participants (79 % de femmes) ont été renseignées (en moyenne, plus de 5 rappels des 24h par participant) et les événements cardiovasculaires ont été suivis sur plus de 7 ans en moyenne. Les analyses ont été ajustées sur de nombreux facteurs de confusion, en particulier l’apport énergétique quotidien.

Des bénéfices à manger plus tôt…

Les chercheurs se sont d’abord intéressés à la première prise alimentaire1 de la journée : plus celle-ci était tardive, plus le risque cardiovasculaire (maladies cérébrovasculaires + maladies coronariennes) était augmenté (+ 6 % environ pour chaque heure passée supplémentaire). Les auteurs mettent en avant un intérêt à prendre cette prise alimentaire avant 8h, plutôt qu’après 9h.

Le fait de manger tardivement le soir2 allait également de pair avec une augmentation du risque d’accident cérébrovasculaire. Ainsi, manger après 21 h était associé à une hausse de 28 % de ce risque, comparativement à une dernière prise alimentaire avant 20 h. En outre, plus l’intervalle de temps entre la dernière prise alimentaire et l’heure du coucher augmentait, plus le risque cardiovasculaire global diminuait. La tendance à décaler ses repas les jours non travaillés par rapport aux jours travaillés (les auteurs parlent de ‘jetlag alimentaire’) ne modifiait pas ces différents résultats dans les analyses de sensibilité, ajustées sur ce facteur.

À noter, les associations significatives observées l’étaient principalement pour la population féminine.

et à augmenter la durée du jeûne nocturne

Si ces résultats d’observations suggèrent un bénéfice potentiel à manger tôt (le matin comme le soir), ils pointent un autre facteur protecteur possible : la durée du jeûne nocturne. En effet, pour chaque heure supplémentaire de jeûne nocturne, le risque cérébrovasculaire diminuait de 7 %. En revanche, aucun lien entre la fréquence des prises alimentaires et le risque cardiovasculaire n’était observé.

 

Source : Palomar-Cros A, Andreeva VA, Fezeu LK, Julia C, Bellicha A, Kesse-Guyot E, Hercberg S, Romaguera D, Kogevinas M, Touvier M, Srour B. Dietary circadian rhythms and cardiovascular disease risk in the prospective NutriNet-Santé cohort. Nat Commun. 2023 Dec 14;14(1):7899. doi: 10.1038/s41467-023-43444-3

1 Première prise d’aliment ou de boisson de la journée, à l’exclusion de l’eau. Il peut donc s’agir du petit-déjeuner, mais pas exclusivement.

2 Dernière prise d’aliment ou de boisson de la journée, à l’exclusion de l’eau.