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Des smartphones pour mesurer, analyser et guider les consommations alimentaires

Une étude randomisée contrôlée innovante ouvre de nouvelles perspectives de santé publique à travers l’utilisation de smartphones pour procéder, de façon peu contraignante, à des enregistrements alimentaires, à partir desquels des analyses et des messages nutritionnels personnalisés peuvent être générés.

Les chercheurs ont bien compris tout l’intérêt des smartphones : ils comptent nos pas… et pourraient aussi surveiller nos menus et nous conseiller ! Une équipe australienne a ainsi demandé à de jeunes adultes (18-30 ans) de photographier les aliments et boissons consommés pendant 4 jours à l’aide de leur téléphone portable, au début de l’étude (t0) puis à nouveau après 6 mois d’intervention (t6mois). Les quantités consommées étaient estimées à partir de ces photos par des diététiciens entraînés. Les participants ont ensuite été répartis de façon aléatoire dans un des trois bras de l’étude :

  • groupe « feedback » (n = 83) : message personnalisé commentant les consommations alimentaires à t0 ;
  • groupe « feedback + sms hebdomadaire » (n = 82) : message personnalisé + sms hebdomadaire d’information nutritionnelle pendant 6 mois ;
  • groupe témoin (n = 82) sans message ni sms hebdomadaire.

Les modifications de consommation observées entre t0 et t6mois ne différaient pas significativement entre les groupes pour l’ensemble des participants, mais des différences spécifiques au sexe ressortaient : les hommes et les femmes du groupe « feedback » ont davantage diminué leur consommation d’aliments de haute densité énergétique et de faible densité nutritionnelle (Diff. inter-groupes = -1,4 portions

[-2,6 ; -0,2] ; p = 0,02) et de boissons sucrées (-0,2 portions [-0,4 ; – 0,01] ; p = 0,04) que le groupe témoin. L’évolution du poids du groupe « feedback » était significativement inférieure à celle du groupe témoin (Diff. = -1,7 kg [-3,2 ; -0,3] ; p = 0,02). Pour les auteurs, l’absence d’effets dans le groupe « feedback + sms hebdomadaire » – à l’encontre de leurs hypothèses – pourrait être due au manque de personnalisation des messages nutritionnels délivrés, ainsi qu’à la lassitude des participants face à ce type de message.

Source : The connecting health and technology study: a 6-month randomized controlled trial to improve nutrition behaviours using a mobile food record and text messaging support in young adults. Kerr DA et al. Int J Behav Nutr Phys Act. 2016 Apr 21;13(1):52.

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