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Le lait et la viande « bios », plus riches en oméga-3

En plus de répondre aux préoccupations environnementales et de limiter l’exposition aux pesticides, les produits issus de l’agriculture biologique pourraient aussi présenter un profil nutritionnel amélioré, notamment en termes d’acides gras polyinsaturés n-3. C’est ce que concluent deux méta-analyses d’ampleur sur la viande et le lait parues dans le British Journal of Nutrition.

Bien que la vocation première de l’agriculture biologique (AB) ne soit pas d’améliorer le profil nutritionnel des aliments, de très nombreuses études ont comparé la composition des produits issus de l’AB par rapport aux mêmes produits issus de l’agriculture conventionnelle (AC), avec un focus sur le profil en acides gras des produits animaux. Une équipe de chercheurs vient de publier deux méta-analyses (suivant les recommandations PRISMA) des études – pour la plupart européennes – portant sur le lait (n = 170 études) et la viande (n = 67). Si les teneurs en acides gras saturés (AGS) et mono-insaturés (AGMI) étaient globalement similaires entre les produits AB et AC (ou légèrement plus basses dans les viandes AB), les teneurs en acides gras polyinsaturés (AGPI) totaux et n-3 étaient en revanche notablement plus élevées dans les produits AB. Les laits et viandes (bœuf, porc, poulet et mouton confondus) AB contenaient ainsi respectivement 56 % (IC95% = 38 ; 74) et 47 % (IC95% = 10 ; 84) d’AGPI n-3 en plus que les laits et viandes AC.Les laits AB présentaient également des teneurs en acide alpha-linolénique (+ 69 % ; IC95% = 53 ; 84) et en AGPI n-3 à longues chaînes – (EPA + DPA + DHA ) – (+ 57 % ; IC95% = 27 ; 87) plus élevées ainsi que des rapports n-6/n-3 (-71 %, IC95% = -122 ; -20) et acide linoléique/acide alpha-linolénique plus bas (-93 %, IC95% = -116 ; -70). L’impact nutritionnel de l’augmentation des teneurs du lait en AGPI n-3 à longues chaînes restait néanmoins de portée limitée : d’après le calcul réalisé par les auteurs, consommer un demi-litre de lait entier AB permettrait de couvrir 16 % des besoins en EPA+DHA d’un adulte (« apport adéquat » d’EPA + DHA estimé à 250 mg/j par l’Efsa) contre 11 % pour du lait conventionnel. Des teneurs plus élevées en alpha-tocophérol et en fer et moins élevées en iode et en sélénium étaient par ailleurs observées pour les laits AB. Des analyses complémentaires sur la qualité du lait en fonction des techniques d’élevage et des résultats provenant d’études d’intervention suggèrent que ces différences de composition seraient liées à une alimentation plus riche en fourrage (herbe fraîche et foin séché), requise dans les élevages biologiques. Enfin, les auteurs proposent une analyse du niveau de preuve associé aux relations mises en évidence, selon une adaptation de la méthode GRADE ; ils concluent à un niveau de preuve modéré pour la plupart des relations rapportées ci-dessus.

Sources : Higher PUFA and n-3 PUFA, conjugated linoleic acid, alpha-tocopherol and iron, but lower iodine and selenium concentrations in organic milk: a systematic literature review and meta- and redundancy analyses. Srednicka-Tober D et al. Br J Nutr. 2016 Mar;115:1043-60

Composition differences between organic and conventional meat: a systematic literature review and meta-analysis. Srednicka-Tober D et al. Br J Nutr. 2016 Mar;115:994-1011.

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