La prise de compléments alimentaires de vitamine B9 avant conception et en début de grossesse réduirait de 40% le risque d’autisme du nouveau-né. C’est ce que vient de montrer une étude menée en Norvège sur 85 000 enfants.
La vitamine B9 ou « folates » joue un rôle essentiel dans le développement du fœtus. Elle permet de réduire de manière significative les risques d’anomalie de fermeture du tube neural. Ces dernières années, des recherches ont été menées pour déterminer si la vitamine B9 pouvait avoir d’autres effets bénéfiques pour le développement du système nerveux du fœtus.
La présente étude menée à partir de la cohorte norvégienne MoBa (Mother and Child Cohort Study) avait pour objectif d’évaluer l’association entre prise de compléments alimentaires de vitamine B9 avant conception et en début de grossesse sur le risque de Troubles du Spectre Autistique (TSA) du nouveau-né. Les TSA, perturbations du développement d’ordre neurologique, regroupent le syndrome d’Asperger, l’autisme et les troubles envahissants du développement non spécifiés (PDD-NOS).
Plus de 85 000 enfants nés entre 2002 et 2008 ont été inclus et suivis jusqu’en mars 2012. Le facteur d’exposition principal était la prise ou non de vitamine B9 par les mères de 4 semaines avant à 8 semaines après le début de grossesse.
A la fin du suivi, des TSA ont été diagnostiqués chez 270 enfants, 114 atteints d’autisme, 56 du syndrome d’Asperger et 100 de PDD-NOS. Les enfants dont les mères avaient pris de la vitamine B9 avaient un risque d’autisme diminué de près de 40% par rapport à ceux dont les mères n’avaient pas été exposées (0,10% contre 0,21% de cas diagnostiqués). En revanche, aucune association n’a été observée avec le syndrome d’Asperger ou le PDD-NOS.
En conclusion, l’utilisation de compléments de vitamine B9 avant conception et en début de grossesse était associée à un risque plus faible d’autisme dans la cohorte MoBa. Bien que des liens de causalité ne soient pas établis, ces résultats confortent les données antérieures sur l’importance du statut en folates de la mère dans le développement du système nerveux de l’enfant. La confirmation de cette observation nécessite la mise en place d’une étude d’intervention. Néanmoins, l’amélioration du statut en folates des femmes en âge de procréer, notamment en cas de projet de grossesse pourrait être un enjeu majeur de santé publique* et un axe potentiel de prévention pour réduire le risque d’autisme.
Source : Association Between Maternal Use of Folic Acid Supplements and Risk of Autism Spectrum Disorders in Children. Surén P et al. JAMA. 2013 Feb 13;309(6):570-7.
* A noter : L’amélioration du statut en folates des femmes en âge de procréer, notamment en cas de projet de grossesse est un des 9 objectifs nutritionnels spécifiques du Programme National Nutrition Santé (PNNS).