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Le fromage serait-il la pièce manquante dans le puzzle du «paradoxe français» ?

Le lien entre la consommation de vin et la réduction de la mortalité cardio-vasculaire n’est pas simple ! Malgré la baisse persistante de la consommation de vin, la France continue d’afficher des niveaux remarquablement faibles de taux de mortalité cardio-vasculaire. Quelle place pour le roquefort ou le camembert dans le « paradoxe français » ?

 

En dépit d’une consommation élevée en acides gras saturés, la France présente un taux historiquement faible de maladies cardiovasculaires : une exception épidémiologique appelée «French paradox» («paradoxe français»).

Ce phénomène a été attribué à la consommation de vin rouge et plus particulièrement à la présence d’un polyphénol, le resvératrol. Cependant, des études récentes indiquent que la consommation de vin rouge ne peut expliquer à elle seule le paradoxe, d’où l’intérêt d’évaluer d’autres composants typiques du régime alimentaire français tels que les fromages comme contributeurs potentiels à la réduction de la mortalité cardiovasculaire.

Cette hypothèse est bien étayée par des études récentes révélant l’effet neutre voire bénéfique de l’ingestion de fromage sur le niveau de cholestérol total, LDL cholestérol et de triglycérides plasmatiques. Sur le plan mécanistique, la maturation des fromages par les microorganismes conduit à la formation de molécules ou peptides qui pourraient avoir un impact sur le système cardiovasculaire. A titre d’exemple, les andrastines A-D et la roquefortine auraient la capacité à inhiber respectivement la biosynthèse du cholestérol et la croissance bactérienne, ce qui pourrait jouer un rôle essentiel dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. D’autres peptides identifiés grâce aux progrès de la protéomique inhiberaient par ailleurs l’enzyme de conversion de l’angiotensine I, qui permet la synthèse de l’angiotensine II, le peptide vasoactif qui participe au contrôle de la  pression artérielle.

Par conséquent, les auteurs soulignent que la consommation de fromage et en particulier de fromages fermentés à moisissures pourrait être une composante majeure du «French paradox», un phénomène multifactoriel n’impliquant pas seulement la consommation de vin rouge.

Source : Could cheese be the missing piece in the French paradox puzzle? Petyaev et al. Med Hypotheses. 2012 Sep 13.

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