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L’étiquetage des valeurs caloriques influence le choix alimentaire des personnes «restreintes»

L’indication des apports caloriques au niveau des produits vendus au fast-food serait-elle une approche pertinente pour lutter contre l’obésité ? Les preuves scientifiques de l’intérêt d’une telle mesure sont limitées. Les conclusions de deux expérimentations menées récemment auprès d’étudiants renforcent le doute…

 

Quels sont les effets de l’information calorique sur le choix et la consommation alimentaire ? Une étude menée sur 149 étudiantes (âge moyen : 19 ans) a été complétée par une seconde expérimentation menée sur 254 étudiants (138 femmes et 116 hommes), dans le but d’évaluer notamment l’effet du sexe et l’impact des recommandations des apports caloriques quotidiens.

Pâtes ou salade ?
Un menu contenant 2 items, une salade et un plat de pâtes dont les apports caloriques étaient identiques (1 200 kcal), était présenté aux participantes de la première étude. La composition réelle des plats était toujours précisée mais la teneur en calories était mentionnée différemment : salades 1 200 kcal / pâtes 600 kcal ou salades 600 kcal / pâtes 1 200 kcal ou aucune information (groupe témoin). Dans la deuxième étude, la teneur calorique était réduite à 400 kcal pour les plats hypocaloriques et une information sur les apports caloriques journaliers recommandés était fournie.

Parmi les principaux résultats, cette première expérimentation démontre que l’affichage des calories influence le choix des aliments uniquement pour les personnes en restriction cognitive. Ces personnes sont plus susceptibles de commander la salade lorsque la salade a été étiquetée comme «faible en calories» et plus susceptibles de commander des pâtes, lorsque la salade a été étiquetée «riche en calories». La seconde expérimentation tend à montrer que la connaissance du niveau des apports calorique journaliers recommandés ne modifierait pas le choix des aliments des personnes en restriction mais tendrait à diminuer la quantité de calories ingérés chez les personnes sans restriction.

En conclusion, les auteurs suggèrent que l’indication des apports caloriques n’est probablement pas la meilleure approche pour lutter contre l’obésité. Parmi les principales limites soulevées : 1) les conditions d’expérimentation en laboratoire et un menu limité à deux options et 2) des participants qui mangent seuls d’où l’impossibilité de déterminer si les choix et comportements diffèrent lors d’un repas pris seul ou en compagnie d’autres personnes.

Source : The effects of calorie information on food selection and intake. Girz et al. International Journal of Obesity 36, 1340-1345 (October 2012).

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