Menu Fermer

Un sevrage précoce pourrait-il entraîner un surpoids à l’âge adulte ?

La période de lactation est une étape importante pour le développement des nouveaux-nés. Un sevrage précoce pourrait modifier le statut hormonal et neuronal de la descendance et conduire au surpoids à l’âge adulte

 

Cette étude avait pour objectif de déterminer l’effet d’un sevrage précoce sur le développement des rats nouveaux-nés. Le sevrage était induit par une diminution de la quantité de lait produit par la mère suite à l’administration de bromocriptine (BRO) durant les trois derniers jours de lactation. La bromocriptine est un agoniste des récepteurs dopaminergiques, connu pour inhiber la sécrétion de prolactine, hormone produite au niveau hypophysaire qui permet le déclenchement et le maintien de la lactation.

Des rates en période de lactation ont été divisées en deux groupes : le groupe BRO (n=7) traité avec 0,5 mg de bromocriptine deux fois par jour entre J18 et J21 et  le groupe contrôle (n=7) recevant des injections de solution saline durant cette même période. Le poids corporel, la prise alimentaire et la glycémie étaient ensuite contrôlés chez les ratons séparés de leur mère à J21. Différents paramètres ont été analysés par immunohistochimie après sacrifice des rats âgés de 6 mois : expression du neuropeptide orexigène Y (NPY) et des neuropeptides anorexigènes cocaïne et amphétamines (CART), pro-opiomélanocortine (POMC) et son produit de clivage (?-MSH), dans différents noyaux hypothalamiques.

Les rats du groupe BRO présentaient un poids et une glycémie à l’âge adulte significativement plus importants que ceux du groupe contrôle. Par ailleurs, l’immunocoloration a montré une augmentation de l’expression du NPY au niveau des noyaux arqué et paraventriculaire (respectivement +82% et +83%) au sein du groupe BRO. En ce qui concerne les neuropeptides anorexigènes, aucune différence n’était constatée pour CART, POMC et ?-MSH (p>0,10). Le nombre d’astrocytes était quant à lui significativement plus élevé dans tous les noyaux hypothalamiques des rats du groupe BRO (de + 53% dans le noyau arqué latéral à +98% dans le noyau arqué médian).

En conclusion, ces données soutiennent l’hypothèse qu’un sevrage précoce pourrait induire un effet à long terme sur l’expression de NPY, ainsi qu’une inflammation hypothalamique, toutes deux étroitement liées au phénotype de surcharge pondérale.

Source : Younes-Rapozo et al. Early weaning by maternal prolactin inhibition leads to higher neuropeptide Y and astrogliosis in the hypothalamus of the adult rat offspring. British Journal of Nutrition. 2015 Feb;113(3):536-45.

Laisser un commentaire