Depuis 2010, l’Anses a été chargée d’une mission de nutrivigilance dont l’objectif est d’identifier d’éventuels effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires et autres aliments spécifiques. Après plus de trois ans de fonctionnement, l’Anses dresse un premier bilan de son dispositif.
Bien que la réglementation relative à la sécurité sanitaire des aliments soit très stricte, certains produits, souvent perçus comme anodins par les consommateurs, peuvent dans certaines conditions les exposer à des risques qu’il faut être en mesure d’identifier. C’est l’objectif du dispositif de nutrivigilance de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), un des systèmes de surveillance mis en œuvre par les autorités sanitaires pour veiller à la santé du consommateur.
Le dispositif de nutrivigilance concerne les compléments alimentaires, les aliments enrichis (Exemple : aliments enrichis en phytostérols), les nouveaux aliments et les aliments destinés à une alimentation particulière. Les déclarations d’effets indésirables sont réalisées par les professionnels de santé via un formulaire complété sur le site internet ou envoyé par courrier à l’Anses, dans le respect de l’anonymat des patients. Un effet indésirable est une réaction nocive se produisant dans les conditions normales d’emploi ou résultant d’un mésusage, pouvant conduire à l’apparition de symptômes plus ou moins graves (par exemple digestifs, allergiques, cardiovasculaires, etc.).
Depuis la mise en place du dispositif, l’Agence a reçu plus de 1500 signalements d’effets indésirables. Parmi eux, 76 % sont liés à la consommation de compléments alimentaires et 24 % sont dus à des aliments enrichis ou des denrées destinées à une alimentation particulière. En matière de compléments alimentaires, plus d’un tiers des cas exploitables concerne les compléments alimentaires minceur, capillaires et hypocholestérolémiants. Par ailleurs, les principaux effets indésirables recensés sont d’ordre hépatique, digestif et allergique.
Suite aux déclarations enregistrées de 2010 à 2014, l’Anses a émis des recommandations au sujet d’une dizaine de produits, parmi lesquels les boissons énergisantes, les compléments alimentaires contenant de la levure de riz rouge ou encore de la p-synéphrine. Trois autosaisines sont également en cours concernant l’évaluation des risques liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs, contenant de la spiruline ou encore consommés au cours de la grossesse (vitamines et minéraux). Les avis correspondants sont attendus à partir du premier semestre 2015.
Après plus de trois ans de fonctionnement, l’Anses souhaite rappeler que l’implication des professionnels de santé est indispensable afin que le dispositif reste dynamique et efficace.
Source : La nutrivigilance, un dispositif au service de la sécurité du consommateur. Communiqué et dossier de presse disponibles sur le site de l’Anses, Octobre 2014.