Une protéine sécrétée par le placenta sous l’effet de l’exercice physique pourrait entraîner des modifications épigénétiques protégeant la santé métabolique de la descendance.
La période périnatale est désormais reconnue comme une fenêtre de sensibilité pour le développement futur de maladies. Aussi, l’augmentation de la prévalence de l’obésité chez les femmes en âge de procréer fait redouter un risque toujours plus élevé de transmission de la maladie et de son cortège de troubles métaboliques aux nouvelles générations. Partant du constat que l’activité physique pendant la grossesse pouvait enrayait ce cercle vicieux et améliorer la santé métabolique de la descendance, des chercheurs sont parvenus à caractériser les mécanismes moléculaires et épigénétiques en jeu dans une série d’expériences in vivo chez la souris et in vitro (hépatoblastes humains).
La superoxyde dismutase 3, médiateur métabolique sécrété par le placenta
Sous l’effet de l’exercice et via l’activation d’un récepteur de la vitamine D, les cellules du placenta sécrètent une protéine, la superoxyde dismutase 3 (SOD3), qui rejoint la circulation fœtale et atteint le foie. Elle y permet la déméthylation de l’ADN au niveau de promoteurs de gènes impliqués dans le contrôle glycémique. Au niveau métabolique, cela se traduit par une amélioration de la tolérance au glucose chez la descendance. A l’inverse, la déplétion du gène SOD3 chez les souris rime avec disparition de ces effets favorables. Qu’en est-il chez l’Homme ? L’expression placentaire et la sécrétion de SOD3 sont accrues chez les femmes enceintes physiquement actives, corroborant les résultats observés chez les souris.
Ainsi, selon les chercheurs, la concentration sanguine de SOD3 pourrait être utilisée comme biomarqueur des bénéfices de l’activité physique pendant la grossesse, voire servir au développement de programmes d’activité physique optimisés pour prévenir la transmission de conditions métaboliques défavorables.
Source : Joji Kusuyama, Ana Barbara Alves-Wagner, Royce H. Conlin et al. Placental superoxide dismutase 3 mediates benefits of maternal exercise on offspring health. Cell Metabolism, Volume 33, Issue 5, 2021, Pages 939-956.e8.