Les données collectées chez plus de 1 000 participants de l’étude PREDICT ont permis d’identifier des bactéries du microbiote associées à la fois à la qualité du régime alimentaire et à la santé métabolique.
Mieux caractériser les interactions entre le régime alimentaire et le microbiote intestinal sur la santé cardio-métabolique, tel était l’objectif de l’étude PREDICT 1 (Personalised Responses to Dietary Composition Trial). Les chercheurs ont collecté pour cela une mine d’informations chez chacun des 1 098 participants (essentiellement britanniques) inclus : analyse du microbiote fécal par séquençage métagénomique, recueil des consommations alimentaires, mesures anthropométriques, marqueurs cardio-métaboliques sanguins à jeun et postprandiaux… Les nombreuses relations mises en évidence entre ces différents paramètres font l’objet d’une publication dans la revue Nature Medecine.
Vers l’identification d’une signature microbienne favorable
Ainsi, par exemple, la diversité microbienne du microbiote intestinal serait à la fois associée à une moindre adiposité, à certains apports nutritionnels plus élevés (vitamine B12, vitamine D…) ou encore à des taux sanguins de cholestérol HDL plus élevé. Les chercheurs caractérisent par ailleurs deux « clusters » distincts de bactéries, les premières, productrices de butyrate, associées à des régimes alimentaires riches en aliments végétaux de qualité (produits céréaliers complets, fruits, légumes, oléagineux, légumineuses…), les secondes associées à des régimes riches en aliments végétaux et animaux moins qualitatifs (jus de fruits, céréales raffinées… ; beurre, viandes rouges, charcuteries, desserts lactés…). Des groupes de bactéries positivement ou négativement associés à différents marqueurs cardio-métaboliques, comme les taux de lipoprotéines, ont également été identifiés.
Les chercheurs s’intéressent ensuite aux espèces bactériennes associées à l’obésité. Ils montrent que les espèces identifiées dans la présente cohorte concordent avec celles observées dans d’autres bases de données sur des cohortes indépendantes. Ils constatent par ailleurs que les associations mises en évidence se révèlent plus fortes lorsque l’on considère la graisse viscérale comme marqueur de l’obésité (par rapport à l’indice de masse corporelle).
Enfin, les chercheurs retiennent une trentaine de bactéries fortement associées à la fois à la qualité du régime alimentaire, au risque cardio-métabolique et à l’obésité Ces souches pourraient constituer une « signature » et être utilisées en tant que marqueurs de santé et de qualité du régime chez des individus sans maladie apparente.
Source : Asnicar F, Berry SE, Valdes AM et al. Microbiome connections with host metabolism and habitual diet from 1,098 deeply phenotyped individuals. Nat Med. 2021 Feb;27(2):321-332.