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Brève – Des prébiotiques pour contrer l’inflammation intestinale liée à l’obésité

Une supplémentation en prébiotiques de type inuline chez des patients obèses conduit à une augmentation des bifidobactéries associée à une réduction de l’inflammation intestinale : résultats d’un essai randomisé contrôlé mené dans le cadre du projet FOOD4GUT.

L’implication d’un déséquilibre du microbiote intestinal dans les troubles métaboliques associés à l’obésité étant établie, de nombreux chercheurs étudient les moyens de rétablir cet écosystème. Enrichir l’alimentation en fibres alimentaires ayant des propriétés prébiotiques fait partie des stratégies. Ici, une équipe de l’université de Louvain (Belgique) a évalué les effets d’une prise alimentaire de 16 g/j d’inuline pendant 3 mois, dans le cadre d’un essai multicentrique contrôlé par placebo (maltodextrine : 16 g/j). Cette intervention a été menée auprès de 150 patients obèses de la cohorte FOOD4GUT, avec prélèvements de selles au sein d’une sous-cohorte de 24 participants. Durant ces 3 mois d’intervention, les patients suivaient une restriction calorique et étaient encouragés à contrôler leur consommation d’inuline en cuisinant quotidiennement au moins un repas contenant des légumes riches (groupe intervention, n=12) ou pauvres (groupe placebo, n=12) en inuline, à partir d’un livre de recettes fourni.

Des effets immunomodulateurs de l’inuline

Une augmentation substantielle de certaines bactéries intestinales, notamment des bifidobactéries, a été détectée dans le groupe recevant le prébiotique, ainsi qu’une diminution de moitié de la concentration fécale en calprotectine, un marqueur de l’inflammation intestinale. Autre résultat notable : une augmentation de la concentration fécale en acide ruménique, un acide linoléique conjugué, qui était notamment corrélée à l’expansion des bifidobactéries (r = 0,52 ; p = 0,03) et pourrait être à l’origine de leurs effets bifidogènes (augmentation de la perméabilité intestinale, diminution de l’inflammation, etc.). En revanche, le traitement prébiotique n’a pas modifié les taux fécaux d’acides gras à chaîne courte (AGCC), principaux métabolites bactériens, et de zonuline, marqueur de la perméabilité de la barrière intestinale.

Ces données indiquent que 3 mois de supplémentation en inuline peut réduire l’inflammation intestinale chez les patients obèses, et que certains métabolites microbiens, comme l’acide ruménique, pourraient contribuer à l’effet bénéfique des prébiotiques.

 

Source : Neyrinck, A.M., Rodriguez, J., Zhang, Z. et al. Prebiotic dietary fibre intervention improves fecal markers related to inflammation in obese patients: results from the Food4Gut randomized placebo-controlled trial. Eur J Nutr (2021).