Menu Fermer

Indice de Masse Corporelle et mortalité toutes causes confondues : une association différente chez les adultes âgés

Les résultats d’une nouvelle méta-analyse indiquent que, par rapport à une catégorie d’indice de masse corporelle (IMC) de référence (23<IMC<23,9), les personnes de plus 65 ans minces (IMC < 23) ou obèses (IMC > 33) ont un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues. En revanche, dans cette population de personnes âgées vivant en communauté, le fait d’être en surpoids n’augmente pas le risque de mortalité toutes causes confondues.

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit un poids corporel normal pour les adultes par un Indice de Masse Corporelle (IMC, en kg/m2) compris entre 18,5 et 24,9. Cette définition repose sur l’observation d’une augmentation du risque de mortalité associé à un IMC élevé, dans des études qui avaient principalement été menées chez de jeunes adultes. Selon ce critère, les personnes qui ont un IMC supérieur à 25 sont en surpoids et celles qui présentent un IMC supérieur à 30 sont considérées comme obèses.

En raison de nombreux facteurs tels que les changements physiologiques liés au vieillissement ou la fréquence augmentée de maladies chroniques, les adultes âgés ont un risque augmenté de dénutrition, associé à une mortalité et une morbidité plus élevées. A partir d’une revue de la littérature entre 1990 et 2013, cette méta-analyse a évalué l’association entre l’Indice de Masse Corporelle (IMC) et le risque de mortalité toutes causes confondues chez l’adulte de plus de 65 ans.

Sur les 2 959 articles collectés au départ, 32 études présentaient les informations nécessaires pour l’extraction et l’analyse des données et ont été jugées aptes à l’intégration à l’analyse finale. Le risque global était estimé à l’aide d’un modèle à effets aléatoires.

Chiffres-clés :
–  197 940 participants
–  72 469 décès
–  Suivi moyen de 12 ans

Un IMC compris entre 23 et 23,9 kg/m2 était utilisé comme catégorie de référence. Comparés à des individus qui avaient un IMC dans cette catégorie de référence, le Risque Relatif (RR) était augmenté de 12 % (IC 95% : 1,10-1,13) pour les personnes dont l’IMC était de 21 à 21,9. Ce risque de mortalité toutes causes confondues était augmenté de 19 % lorsque l’IMC était compris entre 20 et 20,9 (IC 95% : 1,17-1,22). De même, le risque de mortalité augmentait à partir d’un IMC entre 33 et 33,9 (RR = 1,08; IC 95% : 1,00-1,15).

Le risque le plus faible de mortalité était observé pour un IMC entre 27 et 27,9 (RR = 0,90; IC 95% : 0,88-0,92). Les résultats des analyses restreintes au sous-groupe de sujets n’ayant jamais fumé (n = 51 514) montrent un décalage de la courbe de mortalité, avec le plus faible risque de mortalité associé à un IMC de 26,0 à 26,9 (RR = 0,94; IC 95% : 0,91-0,97). Malgré cette atténuation, l’augmentation du risque de mortalité restait associée à un IMC < 23 dans ce sous-groupe. Globalement, il n’y avait pas de différence notable de résultats en fonction du sexe.

Les auteurs ont identifié des biais potentiels de publication ainsi que plusieurs limites à cette analyse. Tout d’abord, la méta-analyse a évalué l’association du risque de mortalité à l’IMC seulement, plutôt qu’à la variation du poids ou la composition corporelle. Ensuite, seules quelques études incluaient des évaluations standardisées de l’activité physique. Enfin, l’étude portait uniquement sur les personnes âgées vivant dans la communauté. La relation entre l’IMC et la mortalité pourrait être différente dans une population de personnes âgées hospitalisées ou en maisons de retraite, qui sont des groupes à plus haut risque de dénutrition.

En conclusion, ces résultats indiquent qu’un IMC < 23 serait associé à un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues chez les personnes de plus de 65 ans. Dans cette population, le risque de mortalité ne serait augmenté avec l’excès de poids qu’à partir d’un IMC supérieur à 33. Ainsi, l’intervalle de corpulence normale défini par l’OMS par un IMC compris entre 18,5 et 24,9 pourrait ne pas être approprié pour les personnes âgées. La mesure de l’IMC pour ce groupe devrait être interprétée en tenant compte de la capacité fonctionnelle et des autres co-morbidités existantes. La surveillance du poids des personnes ayant un IMC < 23 semble judicieuse pour détecter rapidement toute perte de poids et prendre en charge les causes potentielles.

Source :  BMI and all-cause mortality in older adults: a meta-analysis. Winter J. et al. Am J Clin Nutr2014;99:875–90.

Laisser un commentaire