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Consommation de boissons sucrées et facteurs de risque cardio-métabolique chez les adolescents

La consommation excessive de sucres simples et plus précisément, d’un de leurs principaux contributeurs, les boissons sucrées, est de plus en plus considérée comme un problème majeur de santé publique. Une étude prospective a examiné la relation entre la consommation de boissons sucrées et le risque cardio-métabolique chez les adolescents.

Les données sont issues de l’étude de cohorte Raine menée en Australie occidentale et portent plus particulièrement sur le suivi d’enfants à l’âge de 14 ans (2003-2006; 1860 participants) puis à 17 ans (2006-2009; 1754 participants). D’après les auteurs de cette étude prospective, l’augmentation de la consommation de boissons sucrées observée chez les adolescents dans la période de 14 à 17 ans pourrait être positivement associée à un plus grand risque de prise de poids et à une évolution défavorable des facteurs de risque cardiovasculaires, indépendamment du poids corporel.

Les participants ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire semi-quantitatif pour estimer leurs apports nutritionnels sur une année. Ce questionnaire évaluait notamment leur consommation de boissons sucrées (sodas, sirops de fruits et jus de fruits avec sucres ajoutés), à l’âge 14 et 17 ans. 89% des participants étaient des consommateurs de boissons sucrées, qui représentaient alors la principale catégorie de boissons consommées avant le lait et les jus de fruits pur jus. Les boissons sucrées contribuaient ainsi à 4-5% des apports énergétiques totaux (dont la moitié était attribuable à la consommation de sodas). L’indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille, la pression artérielle, un bilan lipidique, la glycémie et l’insuline ont également été mesurées. Trois groupes de consommateurs ont été formés en fonction de leur consommation de boissons sucrées. Puis un groupe à haut risque et un autre à faible risque cardio-métabolique ont été définis sur la base des paramètres anthropométriques et biologiques recueillis.

Entre 14 et 17 ans, une augmentation de consommation de boissons sucrées de 0-0,5 portions/j (une moyenne de 47,5 mL/j) à plus de 1,3 portions/j (une moyenne de 651 mL/j) c’est à dire du plus bas au plus haut tertile a été associée, chez les filles, à une augmentation du risque de surpoids/obésité et un risque cardio-métabolique. Les odds ratio étaient respectivement de 3,8 et 2,7. Cette évaluation du risque était ajustée sur l’âge, le stade de la puberté, l’activité physique et le profil de consommation alimentaire.

Cette augmentation du risque de prise de poids et de pathologie cardio-métabolique n’était pas observée chez les garçons. Chez eux les odds ratio étaient respectivement de 0,8 et 1,0. Seul le tour de taille augmentait chez les garçons passant du groupe des plus faibles consommateurs de boissons sucrées à celui des plus forts. Cette augmentation apparaissait négligeable allant de 1,4% à 2,3% selon le modèle d’ajustement. L’association entre le risque de surpoids et obésité et la consommation de boissons sucrées est nette chez les filles du groupe à haut risque cardio-métabolique. Toutefois, cette association n’est pas retrouvée chez les garçons. Ceci ne permet donc pas la généralisation de ces corrélations.

En conclusion, du fait de leur contribution non négligeable aux apports énergétiques et de leur association à des habitudes alimentaires qui seraient plus défavorables à la santé, la consommation excessive de boissons sucrées est déconseillée. En cohérence avec les résultats de précédentes méta-analyses, l’association de la consommation de boissons sucrées avec un risque cardio-métabolique plus élevé n’est néanmoins observé dans la cohorte de Raine que lorsque des quantiles extrêmes de consommation sont comparés. Le faisceau de preuves est à ce jour insuffisant pour dissocier le rôle causal des boissons sucrées de celui d’autres facteurs tels que l’apport énergétique total, la consommation de graisses ou le manque d’activité physique, impliqués dans le développement de l’obésité et l’augmentation du risque cardio-métabolique associé.

Source : Prospective associations between sugar-sweetened beverage intakes and cardiometabolic risk factors in adolescents. Ambrosini GL et al. (2013). Am J Clin Nutr. Aug;98(2):327-34.

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