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Brève – Certaines sources de protéines animales sont-elles associées à la survenue des MICI ?

Dans une méta-analyse d’études prospectives, peu d’associations sont mises en évidence entre les apports protéiques totaux et animaux et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Toutefois, des risques respectivement accrus et réduits sont observés quand les consommations de viande totale et de produits laitiers augmentent.

 

Réponse immunitaire inadaptée, dysbiose du microbiote, génétique, environnement… si l’on suspecte différents facteurs d’être impliqués dans la survenue des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), le rôle des facteurs alimentaires reste méconnu. Des chercheurs se sont penchés sur une caractéristique spécifique du régime : sa composition en protéines. Pour cela, ils ont réuni dans une revue systématique et méta-analyse 11 études de cohorte américaines et européennes qui ont rapporté les relations entre la consommation de protéines totales, de protéines animales et d’aliments sources de protéines animales* d’une part, et la survenue d’une MICI (maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique) d’autre part. Les données de plus de 4 millions de sujets ont ainsi été analysées. L’incidence des MICI n’était pas associée aux apports en protéines totales, protéines animales, ni à la plupart des aliments sources de protéines animales (viande rouge, viande transformée, volaille, poisson, œufs). À noter toutefois, le risque de MICI augmentait linéairement avec les apports en viande totale (la publication ne précise pas si cette catégorie inclut ou non les viandes transformées), en viande rouge (dans les études européennes seulement) et diminuait avec les apports en produits laitiers. Les rôles respectivement pro-inflammatoires de certains composés apparaissant lors de la cuisson des viandes ou lors de leur métabolisation par le microbiote, et anti-inflammatoires de certains composants du lait (ex : vitamine D, butyrate produit par le microbiote) sont évoqués comme mécanismes potentiels explicatifs à ces résultats, qui devront être approfondis dans d’autres études.

* viande rouge, viande transformée, volaille, poisson, viande totale, produits laitiers, œufs.

 

Source : Talebi S, Zeraattalab-Motlagh S, Rahimlou M, Naeini F, Ranjbar M, Talebi A, Mohammadi H. The Association between Total Protein, Animal Protein, and Animal Protein Sources with Risk of Inflammatory Bowel Diseases: A Systematic Review and Meta-Analysis of Cohort Studies. Adv Nutr. 2023 Jul;14(4):752-761. doi: 10.1016/j.advnut.2023.05.008.