Sur fond de débat sociétal et scientifique agité, le Ministère de la Santé lance une évaluation des systèmes d’information nutritionnelle “en conditions réelles d’achat”.
En 2011, le règlement européen sur l’information des consommateurs prévoyait une déclaration nutritionnelle obligatoire pouvant être accompagnée d’une “présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou symboles“. En France, la pertinence et le choix d’un tel système d’information nutritionnelle simplifié, reposant sur le profil nutritionnel global de l’aliment, fait l’objet de nombreux débats dans la communauté scientifique, mais aussi au sein des milieux scientifiques, industriels et politiques. Dans le cadre de la Loi de modernisation du système de santé promulguée le 26 janvier 2016, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé vient ainsi d’annoncer la mise en place d’un dispositif d’évaluation des systèmes existants en conditions réelles d’achat. L’objectif sera d’analyser les effets de différents systèmes graphiques testés en magasins sur la composition des paniers d’achat, et d’évaluer leur compréhension par les consommateurs. Cette évaluation a priori permettra de déterminer le système le mieux adapté pour guider les consommateurs vers des choix plus favorables à leur santé. Elle sera suivie d’une évaluation a posteriori sur les trois années suivant la mise en place du dispositif ; cette mise en place sera optionnelle et dépendra de l’engagement volontaire des fabricants et distributeurs.
La supervision de cette évaluation a été confiée à un comité de pilotage représentatif de l’ensemble des parties prenantes : instances scientifiques (INRA, INSERM), groupements d’industriels et de la distribution (ANIA, FCD), associations de consommateurs (UFC-Que Choisir, CLCV) et pouvoirs publics (DGAL, DGCCRF, DGS). Ce comité de pilotage s’appuiera sur un comité scientifique, en charge de la proposition d’un protocole puis de l’analyse des résultats. La réalisation des tests en conditions réelles est annoncée pour le second semestre 2016.
Ces résultats devraient apporter des éléments d’éclairage sur les systèmes les plus performants en matière d’information du consommateur. D’autres questions scientifiques, comme celle du bienfondé de tels systèmes, devraient faire l’objet d’évaluations complémentaires.
Source : L’évaluation en “conditions réelles d’achat” des systèmes d’information nutritionnelle. Ministère des affaires sociales et de la Santé – 23 février 2016