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Un faible statut en folates associé à une réduction du risque de cancer colorectal

Une supplémentation en acide folique est recommandée avant et durant la première phase de grossesse. Afin d’assurer un statut adéquat en folates dans ce cadre, certains pays enrichissent systématiquement certains aliments en acide folique, notamment la farine. Or, de récentes études soulèvent la question d’une possible relation entre statut en folates et développement de cancers, en particulier les cancers colorectaux. L’étude Northern Sweden Health and Disease a cherché à évaluer le lien entre concentrations plasmatiques en folates, vitamine B12 et homocystéine et le risque de développer un cancer colorectal.

 

L’étude Northern Sweden Health and Disease (NSHDS) est une étude prospective cas-témoins menée en Suède. Les sujets inclus (331 cas et 662 témoins appariés selon l’âge, le sexe, dates de prélèvement sanguin…) appartenaient à deux sous-cohortes (Programmes de dépistage de cancers), le Västerbotten Intervention Programme (VIP, 85% des sujets) et le Mammography Screening Project Västerbotten (MSP, 15% des sujets). Pour chacun des sujets étudiés, des échantillons sanguins avaient été récoltés, permettant le dosage des concentrations plasmatiques de folates, vitamine B12 et homocystéine totale. Dans le cas du développement d’une tumeur, les caractéristiques tumorales (site et stade) ont été relevées grâce aux dossiers de chacun des patients. La durée médiane entre la prise de sang et le diagnostic de la tumeur était de 10,8 ans.

L’âge moyen des sujets inclus dans l’étude était de 59,7 ans (cas + témoins), avec une légère sur-représentation des femmes due à la cohorte MSP. Au sein de la cohorte MSP, l’incidence de cancer colorectal (CCR) était également plus grande (48,2% des tumeurs contrairement à 33,5% pour la cohorte VIP).

Il résulte de cette étude qu’une concentration plasmatique moyenne ou élevée en folates était positivement associée à un risque de CCR (Odds Ratio (OR) respectivement de 1,62 (95% IC 1.08-2.42) et 1,42 (95% IC 0.94-2.21)). Par ailleurs, l’élévation n’était significative que pour les suivis les plus courts (<10,8 années), et les tumeurs les plus évoluées (stades III et IV). Les concentrations plasmatiques en vitamine B12 étaient quant à elles inversement associées à un risque de cancer rectal.

Les auteurs de cette étude concluent donc qu’un faible statut en folates semblerait associé à une réduction du risque de CCR. Ce rôle protecteur a cependant été principalement observé dans le cas de tumeurs à un stade avancé ou lors d’un faible temps de suivi entre le recrutement et le diagnostic de la maladie.

Ces résultats alimentent les débats concernant l’enrichissement systématique des aliments en acide folique.

Les auteurs rappellent que la méta-analyse de Vollset (Lancet 2013) n’a pas mis en évidence d’augmentation significative du risque de cancer dans les groupes supplémentés. Les folates auraient deux influences opposées, favorables à l’intégrité de la muqueuse, mais aussi au développement de lésions déjà établies, par leur effet sur la méthylation de l’ADN.

Source : Low Folate Levels are Associated with Reduced Risk of Colorectal Cancer in a Population with Low Folate Status. Björn Gylling et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. July 25, 2014.

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