De l’ordre de la moitié des apports protéiques devraient être d’origine animale pour couvrir l’ensemble des besoins nutritionnels des adultes : telle est la conclusion de travaux de modélisations publiés par des chercheurs français.
Afin de tendre vers des régimes durables plus favorables à la santé et à l’environnement, les populations occidentales sont invitées à réduire la part des protéines animales dans leur assiette. Mais jusqu’où une telle réduction est-elle possible, sans compromettre la bonne couverture des besoins nutritionnels ? Les produits animaux constituent en effet une source importante de différents nutriments (vitamines, minéraux, acides gras omégas 3 à longue chaîne…), en plus des protéines de haute qualité qu’ils contiennent. Une équipe française s’est ainsi penchée sur la question en utilisant les données nationales de consommation INCA 2 et distinguant cinq sous-populations aux besoins nutritionnels variables (femmes < 50 ans ; femmes 50-64 ans ; femmes ≥ 65 ans ; hommes < 65 ans ; hommes ≥ 65 ans). À partir de ces données, ils ont modélisé une série de régimes permettant de couvrir l’ensemble des besoins nutritionnels, en veillant à ne pas augmenter le coût de l’alimentation et à respecter autant que possible les habitudes alimentaires des Français. Les chercheurs montrent que la part des protéines animales doit représenter de 45 à 60 % des protéines totales (selon la sous-population considérée) pour permettre la couverture des besoins nutritionnels, dont ceux en protéines totales et en acides aminés indispensables. Pour les chercheurs, ces résultats impliquent que des régimes qui descendraient en deçà de ces teneurs en protéines animales (tels que les régimes végétaliens mais aussi les régimes préconisés par la Commission EAT-Lancet) nécessiteraient soit des supplémentations soit des enrichissements ; et que des régimes nutritionnellement adéquats et accessibles en termes de coût incluent toujours des produits animaux et végétaux.
Source : Vieux F, Rémond D, Peyraud JL, Darmon N. Approximately Half of Total Protein Intake by Adults must be Animal-Based to Meet Non-Protein Nutrient-Based Recommendations with Variation Due to Age and Sex. J Nutr. 2022 Jul 11;152(11):2514–25. doi: 10.1093/jn/nxac150.