Les résultats d’une récente revue suggèrent que la consommation de yaourts pourrait jouer un rôle dans l’amélioration de l’état nutritionnel et de santé des personnes âgées.
Dans différentes populations, la consommation de yaourts a été associée à certains bénéfices santé plus ou moins démontrés : gestion du poids, système immunitaire, santé de l’os et fonctions musculaires, maintien des capacités cognitives… A ce titre, l’action des cultures vivantes du yaourt a été reconnue dans le cadre du règlement (UE) n°432/2012 établissant une liste des allégations de santé génériques autorisées : «Les cultures vivantes des yaourts ou des laits fermentés améliorent la digestion du lactose de ces produits chez les individus ayant des difficultés à le digérer».
Une information limitée est cependant disponible concernant les bénéfices santé des yaourts pour les personnes âgées. Cette revue présente les données existantes et identifie les lacunes de connaissances à ce sujet. Dix études axées sur les bénéfices santé de la consommation de yaourts ou laits fermentés chez les personnes âgées ont été publiées entre 2002 et 2013.
D’une part, le yaourt contient des protéines, du calcium ainsi que des vitamines du groupe B et peut être supplémenté en vitamine D et/ou en probiotiques. ll s’agit d’un produit accessible et facile à consommer, largement plébiscité par les européens (32% de la consommation totale de produits laitiers vs. 5% aux Etats-Unis*). D’autre part, le vieillissement s’accompagne d’un large éventail de déficiences nutritionnelles et de complications de santé liées à la dénutrition telles que des perturbations musculo-squelettiques, un affaiblissement du système immunitaire ou des troubles cognitifs. A ce jour, seules quelques études cliniques ont évalué l’effet de la consommation de yaourt sur des marqueurs biologiques de l’état de santé chez les personnes âgées (dosage de l’hormone parathyroïdienne ou excrétion urinaire de N-télépeptide). La durée des études menées varie de quelques jours à quelques mois. Les preuves les plus solides proviennent des résultats d’études d’observation ou indirectement, d’études qui ont évalué l’effet sur la santé de nutriments isolés (phosphates de calcium colloïdaux) ou de probiotiques (Lactobacillus johnsonii), présents en quantité importante dans les yaourts. A titre d’exemple, une étude clinique randomisée en double-aveugle menée chez des femmes âgées montrait notamment une diminution des marqueurs de la résorption osseuse avec la consommation journalière de 2 yaourts enrichis en calcium et vitamine D comparativement à la consommation équivalente de yaourts non enrichis. D’autres travaux indiquent que la consommation journalière de laits fermentés avec des cultures de Lactobacillus bulgaricus pourrait contribuer à la résistance aux infections respiratoires. Dans ce cas, les personnes âgées consommaient quotidiennement 90 g de lait fermenté ou 100 mL de lait pendant 8 ou 12 semaines.
Globalement, bien que les quelques résultats disponibles soient encourageants, cette revue confirme l’intérêt de poursuivre les recherches pour évaluer les bénéfices potentiels du yaourt sur la santé des personnes âgées. En particulier, la mise en place d’essais cliniques bien conçus, avec un placebo approprié, et d’études menées sur de longues périodes sont nécessaires.
Source : Yogurt: role in healthy and active aging. El-Abbadi NH et al. Am J Clin Nutr 2014;99(suppl):1263S–70S.
A noter : en France, la dénomination « yaourt » ou « yoghourt » est réservée au lait fermenté ensemencé des seules bactéries lactiques Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus, qui doivent être vivantes à raison d’au moins 10 millions de bactéries par gramme pendant toute la durée de vie du produit.
*Yogurt consumption is associated with better diet quality and metabolic profile in American men and women. Wang H. et al. Nutr Res 2013;33:18–26.