Bien qu’en première ligne pour préserver la santé de leurs patients, les médecins généralistes se sentent inefficaces dans la prise en charge de l’obésité par manque de temps. Une étude anglaise montre l’efficacité d’une intervention courte d’orientation du patient vers un programme adapté.
Des chercheurs anglais ont voulu montrer l’importance potentielle que pourraient avoir les médecins généralistes en matière de gestion du poids. Dans une étude randomisée contrôlée, ils ont ainsi comparé les effets de deux interventions d’environ 30 secondes mises en place à l’occasion de consultations médicales : dans un premier groupe (n = 942), le médecin suggérait au patient de participer à un programme de perte de poids gratuit proposé par l’assurance maladie du Royaume-Uni (12 séances d’une heure de thérapie comportementale, une séance par semaine), et organisait un premier rendez-vous ; dans le second groupe (n = 940), le médecin indiquait seulement qu’une perte de poids serait favorable à la santé du patient. Au bout de 12 mois, les premiers avaient perdu 2,43 kg versus 1,04 kg pour les seconds, soit une différence significative de 1,43 kg entre les deux groupes (p < 0,001). A l’origine de cet écart, les types d’actions entreprises par les patients des deux groupes pour perdre du poids différaient : notamment, 40 % des patients orientés vers un programme assistaient aux sessions, contre 9 % dans le groupe ayant seulement reçu le conseil de perdre du poids. Cette étude montre bien l’intérêt pour des adultes obèses d’être orientés vers un accompagnement au changement par leur médecin traitant. Cependant, cette stratégie d’incitation ne trouve toute son efficacité que si le patient peut être orienté vers un programme d’éducation gratuit.
Source : Screening and brief intervention for obesity in primary care: a parallel, two-arm, randomised trial. Aveyard P et al. Lancet. 2016 Nov 19;388(10059):2492-2500