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Le fructose, responsable de la résistance hépatique à l’insuline

Une méta-analyse des essais d’intervention réalisés chez des adultes non diabétiques montre que le fructose diminue la sensibilité à l’insuline par rapport aux autres glucides, au niveau hépatique essentiellement.
Sur fond de débat scientifique quant aux effets du fructose sur la santé, les conclusions de la méta-analyse menée dans les règles de l’art (méthode PRISMA) par une équipe néerlandaise sur le sujet ont le mérite d’être claires : oui, le fructose diminue la sensibilité à l’insuline, mais uniquement au niveau hépatique. Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont identifié 29 publications intégrant 46 comparaisons de régimes contenant du fructose versus d’autres glucides (glucose essentiellement), chez plus de 1 000 adultes normo-pondéraux, en surpoids ou obèses, mais non diabétiques. Les régimes enrichis en fructose (de 26 à 293 g/j selon les études) augmentaient la résistance hépatique aux effets de l’insuline, celle-ci inhibant la production endogène de glucose dans le foie. Cet effet était observé dans les études où le fructose engendrait un supplément calorique (+ 25 % environ), mais aussi dans les études réalisées dans des conditions iso-caloriques par rapport au groupe témoin. Ceci suggère un effet métabolique propre de ce sucre, indépendant de l’apport énergétique. Les autres marqueurs de la sensibilité à l’insuline (insulinémie à jeun, marqueur HOMA-IR, indices d’utilisation du glucose par les organes autres que le foie comme les muscles), représentatifs au niveau de l’organisme entier, n’étaient pas modifiés en cas de régime iso-calorique riche en fructose ; l’insulinémie à jeun connaissait une augmentation en cas de régime hypercalorique riche en fructose. Malgré les faiblesses méthodologiques de certaines études incluses (seulement la moitié étaient randomisées), les résultats se sont révélés robustes aux analyses de sensibilité intégrant uniquement les études de haute qualité (score de Heyland ≥ 8). Cependant, les conclusions ne peuvent pas être généralisées à la population générale, chez laquelle la consommation quotidienne de fructose est bien inférieure à celles relevées dans la plupart des études de cette méta-analyse, mais s’étale sur des durées bien plus longues.

Source : Effect of fructose consumption on insulin sensitivity in nondiabetic subjects: a systematic review and meta-analysis of diet-intervention trials. Ter Horst KW et al. Am J Clin Nutr. 2016 Dec;104(6):1562-1576.