Des souris consommant un repas riche en lipides au début de leur période d’éveil consomment plus de calories d’origine lipidique ; leur métabolisme s’oriente vers une oxydation lipidique accrue. Contrairement à des études au plus long terme, peu d’autres effets métaboliques sont observés sur 9 jours.
Cette étude apporte de l’eau au moulin de la chrononutrition : les horaires de consommation des macronutriments impacteraient leurs voies d’utilisation et de nombreux paramètres métaboliques. Mais certains effets pourraient n’intervenir qu’à long terme. C’est la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs en manipulant le régime alimentaire de souris sur une période limitée à 9 jours : une partie d’entre elles recevaient un régime riche ou très riche en lipides au début de leur période d’éveil (groupes E-HF ou E-VHF pour Early High Fat ou Early Very High Fat) tandis que d’autres recevaient ce régime à la fin de cette période (groupes L (Late) -HF ou L-VHF). Les chercheurs mesuraient alors les effets induits sur le quotient respiratoire (QR). Celui-ci reflète le type de substrat utilisé dans le métabolisme énergétique : un ratio proche de 0,7 indique une utilisation quasi-exclusive d’acides gras, et un ratio proche de 1 un métabolisme exclusivement glucidique. L’apport lipidique total des souris des groupes E-HF et E-VHF était significativement plus élevé (respectivement de 8,8 % et 13,2 %). Les souris E-VHF présentaient une oxydation lipidique plus élevée (QR plus bas de 0,028) que les souris L-VHF, sans différence significative entre les souris E-HF et L-HF. Ces résultats suggèrent un effet combiné de la composition en macronutriments et de l’horaire de consommation sur l’utilisation métabolique. Aucune différence n’était par ailleurs observée pour l’apport énergétique total, la tolérance au glucose ni la composition corporelle des animaux. Enfin, la suppression de l’activité des gènes codant pour l’horloge circadienne des adipocytes n’entraînait aucune modification des résultats.
Source : The acute effects of time-of-day-dependent high fat feeding on whole body metabolic flexibility in mice. Joo J et al. Int J Obes (Lond). 2016 Sep;40(9):1444-51.