Une alimentation équilibrée peut-elle limiter l’émission de gaz à effet de serre ?
L’alimentation a un impact sur deux problématiques contemporaines majeures : le réchauffement climatique et l’épidémie d’obésité. Les chercheurs de l’Institut Rowett, au Royaume-Uni, ont élaboré des menus permettant de se rapprocher au mieux des recommandations nutritionnelles à partir d’aliments sélectionnés comme étant les moins contributeurs de gaz à effet de serre (GES).
En s’appuyant sur les bases de données du UK National Diet and Nutrition Survey pour les compositions nutritionnelles et celle élaborée par Audsley et coll. (How low can we go? An assessment of greenhouse gas emissions from the UK food system and the scope for reduction by 2050. WWF-UK, 2009.
http://assets.wwf.org.uk/downloads/how_low_can_we_go.pdf) pour une analyse du cycle de vie de produits standards consommés au Royaume-Uni, les chercheurs ont mis au point un premier régime « durable » idéal, qui permettait la réduction de 90% des GES. Néanmoins ce régime fut jugé irréaliste par les chercheurs : il comportait seulement 7 aliments et prônait par exemple la consommation d’une grande quantité de céréales au petit déjeuner, mais sans lait… Ils mirent au point un deuxième régime sur 7 jours, « durable » et réaliste, incluant notamment des produits laitiers et carnés en faible quantité.
Le prix de ce régime « durable » est équivalent à celui du régime actuel des Britanniques et permet de réduire l’émission de GES de 36%. Les chercheurs concluent à la faisabilité d’un régime sain et limitant l’émission de GES, sans éliminer totalement les produits laitiers et carnés et sans surcoût majeur pour le consommateur. L’étude souligne également des divergences d’intérêt entre les recommandations nutritionnelles et les préoccupations environnementales.
Source : Sustainable diets for the future: can we contribute to reducing greenhouse gas emissions by eating a healthy diet? Macdiarmid et al, Am J Clin Nutr. 2012 Sep;96(3):632-9. Epub 2012 Aug 1.