Les expériences alimentaires précoces peuvent influencer le comportement et les préférences alimentaires plus tard dans l’enfance. Une étude menée auprès de 3624 enfants confirme les effets bénéfiques de l’allaitement maternel prolongé à 6 mois et l’introduction d’aliments solides entre 4 et 6 mois.
L’objectif de cette étude était d’explorer en quoi la durée de l’allaitement maternel exclusif et l’âge d’introduction des aliments solides chez le nourrisson étaient susceptibles de modifier le comportement alimentaire et la consommation de fruits et légumes de l’enfant à l’âge de 5 ans.
Les données ont été collectées à partir de l’étude ABCD (Amsterdam Born Children and their Development) une cohorte prospective mères-enfants menée aux Pays-Bas. Le comportement alimentaire et la consommation de fruits et de légumes des enfants à l’âge de 5 ans ont été évalués à l’aide de questionnaires, remplis par les mères de façon rétrospective. Le comportement alimentaire était mesuré selon 4 critères : sensibilité à la satiété, plaisir à manger, vitesse d’ingestion et réactivité aux aliments (ex : intérêt manifesté pour la nourriture).
L’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois ou plus était significativement associé à un apport plus élevé en légumes à l’âge de 5 ans.
L’introduction d’aliments solides avant l’âge de 4 mois était associée à une moindre sensibilité à la satiété à l’âge de 5 ans par rapport à l’introduction des aliments solides à l’âge de 6 mois. L’introduction des aliments solides avant l’âge de 4 mois était également liée à un apport plus élevé en fruits. De plus, l’introduction des aliments solides après 6 mois était associée à un plaisir moindre suite à la consommation des aliments et une réactivité plus limitée aux aliments.
Cette étude indique que l’âge auquel les aliments solides sont introduits peut avoir une influence à long terme sur le comportement alimentaire. L’introduction des aliments solides avant l’âge de 4 mois peut diminuer la satiété alors qu’une introduction plus tardive (au-delà de 6 mois) apparaît associée à diminution du plaisir et de la réactivité aux aliments.
Source : Infant nutrition in relation to eating behaviour and fruit and vegetable intake at age 5 years. Möller ML et al. British Journal of Nutrition (2013), 109, 564–571.