Lorsque les mères ont pendant leur grossesse des taux de vitamine D inférieurs à 50 nmol/L, 66% des nouveaux-nés ont une insuffisance modérée à sévère en vitamine D.
Les femmes enceintes et allaitantes et leurs nouveaux-nés présentent un risque élevé de déficience en vitamine D. L’objectif de cette étude était d’évaluer le statut en 25-hydroxy-vitamine D (25OHD) et les conséquences possibles d’une insuffisance observée dans une population de mères en bonne santé sur les niveaux de 25OHD de leurs enfants. 107 femmes âgées de 24 à 41 ans, recrutées au Danemark, ont donné naissance à 108 enfants. Ils ont été suivis sur une durée de 9 mois après la naissance : des échantillons de sang étaient prélevés à la naissance (sang de cordon) ou 1 à 2 semaines après l’accouchement (sang maternel) puis à 4 et 9 mois (sang des mères et de leurs enfants).
Le statut moyen en 25OHD des mères mesuré lors de la première visite était majoritairement adéquat (> 50 nmol, moyenne de 73,3 nmol/l), probablement du fait d’une consommation de compléments alimentaires pour 79% d’entre elles. Les femmes qui ne consommaient pas de compléments avaient des concentrations en 25OHD significativement inférieures de 25 nmol/L à celles qui en consommaient. Néanmoins, 23% des mères et 61% des nourrissons avaient des concentrations plasmatiques en 25OHD <50 nmol/l. La concentration en 25OHD du sang de cordon était corrélée positivement avec les taux de 25OHD maternels (r = 0,83, P<0,001). Cette corrélation était maintenue jusqu’à 4 mois. L’insuffisance modérée à sévère en vitamine D (25OHD <25 nmol/l) était présente chez 66% des enfants nés des mères dont le taux de 25OHD était inférieur à 50 nmol/l (P<0,01), alors qu’un seul enfant était né avec une insuffisance chez les mères ayant un statut adéquat. Au cours du suivi, la plupart des enfants (> 85%) avaient un statut adéquat en 25OHD, vraisemblablement attribuable à l’utilisation de compléments, étant donné que plus de 95% des enfants recevaient une supplémentation quotidienne de 400 UI de vitamine D.
Ces résultats montrent qu’au Danemark, une concentration plasmatique de 25OHD>50 nmol/l chez la mère est nécessaire pour éviter la naissance d’enfants fortement déficients en vitamine D (< 25 nmol/l). La complémentation en vitamine D pendant la grossesse est ainsi un déterminant du statut maternel en vitamine D qui à son tour est un déterminant du statut du nouveau-né. Cette étude souligne l’intérêt d’un apport complémentaire en vitamine D pendant la grossesse en accord avec les récentes recommandations de la Société Européenne de Gastroentérologie, d’Hépatologie et de Nutrition Pédiatrique.
Source : Streym S. v. et al. (2013). Maternal and infant vitamin D status during the first 9 months of infant life—a cohort study. European Journal of Clinical Nutrition, 1–7