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Brève – Alzheimer : quelles interactions entre la génétique et les microplastiques ?

Gerd_Altmann_Pixabay

Désormais omniprésents dans l’environnement, les microplastiques sont retrouvés en quantité plus élevée dans le cerveau en cas de démence. Pourraient-ils participer au déclenchement de la maladie d’Alzheimer chez les individus génétiquement prédisposés ? Des chercheurs ont testé cette hypothèse dans une première expérience chez la souris.

Il existe une prédisposition génétique à la maladie d’Alzheimer, les porteurs de l’allèle E4 de l’apolipoprotéine E (APOE4), impliquée dans le métabolisme lipidique, ayant plus de chances de développer la maladie. Toutefois, celle-ci peut apparaître même en l’absence de l’allèle APOE4 ou au contraire, ne jamais survenir chez les porteurs de cet allèle, amenant les chercheurs à s’intéresser aux interactions entre l’APOE4 et certains facteurs de risques environnementaux. Parmi eux, une équipe américaine a voulu tester les effets des microplastiques, déjà pointés pour leurs effets sur l’inflammation et le stress oxydant, et retrouvés en quantités plus élevées dans les cerveaux de personnes atteintes de démence. Pour cela, les chercheurs ont administré pendant 3 semaines des nano- (0,1 µm) et microparticules (2 µm) de polystyrène (PS-NMP) via l’eau de boisson à des souris porteuses de l’allèle E4 d’une part, et à des souris porteuses d’un autre allèle (E3) non prédisposant à la maladie d’Alzheimer, d’autre part.

Des altérations cognitives chez les souris porteuses de l’APOE4

Les résultats montrent une altération de certaines fonctions cognitives uniquement chez les souris APOE4, corroborant l’hypothèse de l’interaction entre la prédisposition génétique et l’exposition aux nano- et microplastiques. Ces altérations dépendaient du sexe des animaux avec une diminution de l’activité locomotrice chez les mâles et une moins bonne mémoire de reconnaissance chez les femelles. Des PS-NMP (marquées par fluorescence) étaient retrouvées dans le cerveau des animaux des deux groupes. L’exposition aux nano- et microplastiques conduisaient également à une réduction des taux cérébraux de certains marqueurs de l’activité des astrocytes et de la microglie (GFAP et IBA1), suggérant une perturbation de la réponse immunitaire locale. Les chercheurs appellent à approfondir les interactions entre le génotype et l’exposition aux microplastiques dans le déclenchement de la maladie d’Alzheimer, en termes de mécanismes et d’effets potentiels sur la symptomatologie, tout en considérant d’autres facteurs susceptibles d’intervenir comme le sexe.

 

Source : Gaspar L, Bartman S, Tobias-Wallingford H, Coppotelli G, Ross JM. Short-Term Exposure to Polystyrene Microplastics Alters Cognition, Immune, and Metabolic Markers in an APOE Genotype and Sex-Dependent Manner. Environ Res Commun. 2025 Aug;7(8). doi: 10.1088/2515-7620/adf8ae.