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Brève – Acides gras alimentaires et risque cardiométabolique : mieux comprendre les liens grâce au lipidome

Un score basé sur un ensemble de lipides sanguins et reflétant la qualité des acides gras alimentaires prédit la survenue de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.

Des chercheurs ont exploré l’influence de la qualité des acides gras alimentaires consommées sur le lipidome – ce vaste ensemble des lipides sanguins – et sur les risques de maladies cardiométaboliques, en se basant sur des données lipidomiques récoltées dans divers essais contrôlés randomisés et grandes cohortes.

Le lipidome, reflet de la qualité des acides gras ingérés…

Pour cela, les chercheurs ont tout d’abord construit un score dit multilipidique (MLS) à partir de l’essai clinique DIVAS1 au Royaume-Uni, qui a comparé le lipidome de participants exposés à un régime riche en acides gras saturés ou insaturés. Parmi 111 lipides sanguins mesurés, les 45 significativement modifiés par l’intervention nutritionnelle ont été utilisés pour générer le score MLS. La validité de ce score pour refléter l’impact du remplacement des acides gras saturés par des acide gras insaturés sur le lipidome a ensuite été confirmée grâce aux données de l’étude d’intervention suédoise LIPOGAIN-2 et de la cohorte allemande EPIC-Postdam.

et marqueur du risque cardio-métabolique

Le score MLS ainsi validé a été appliqué à plusieurs études prospectives disposant de données lipidomiques afin d’examiner ses associations avec le risque de maladies cardiométaboliques. Ainsi, dans la cohorte EPIC-Postdam, un score MLS élevé, reflétant une meilleure qualité des acides gras alimentaires, était associé à une réduction de 32 % du risque de maladies cardiovasculaires et de 26 % du risque de diabète de type 2. La même démarche a été appliquée aux cohortes américaines Nurses’ Health Study (NHS) I et NHS II en utilisant un score MLS réduit (rMLS, construit à partir des données lipidomiques disponibles dans ces cohortes) : l’augmentation du rMLS sur une période de dix ans, suggérant une amélioration de la qualité des acides gras alimentaires, était associée à une diminution du risque de diabète de type 2 de 29 %. Enfin, dans l’essai espagnol PREDIMED, la réduction de l’incidence du diabète de type 2 observée chez les participants suivant un régime méditerranéen était plus importante parmi les patients ayant des niveaux de rMLS défavorables avant l’intervention (reflétant une moindre qualité des acides gras au départ).

Cette étude basée sur l’analyse du lipidome confirme l’importance de limiter l’apport en graisses saturées et de favoriser les acides gras insaturées dans la prévention des maladies cardiométaboliques, en mettant en évidence des associations plus fortes qu’avec les biomarqueurs habituels (ex. triglycérides, cholestérol). Ces résultats suggèrent que l’analyse lipidomique permet une compréhension plus précise des effets des modifications des acides gras alimentaires sur la santé.

Source : Eichelmann F, Prada M, Sellem L, et al. Lipidome changes due to improved dietary fat quality inform cardiometabolic risk reduction and precision nutrition. Nat Med 2024 Jul 11.

1 DIVAS : Dietary Intervention and VAScular function