Menu Fermer

Brève – Protéines végétales : les secrets métaboliques de leurs bienfaits cardiovasculaires

Chez le rat en croissance, un régime combinant différentes sources de protéines végétales se révèle aussi efficace qu’un régime à base de protéines animales sur l’anabolisme protéique. Surtout, il limite davantage les dysrégulations métaboliques associées au régime occidental, ce qui pourrait être l’un des mécanismes à l’origine des bénéfices cardiovasculaires des régimes riches en végétaux.

Les études épidémiologiques associent les protéines végétales à une meilleure santé cardiovasculaire par rapport aux protéines animales (PA). Mais les mécanismes métaboliques sous-jacents demeurent pour la plupart inconnus. Pour lever un coin du voile, des chercheurs français se sont penchés sur les différences métaboliques induites par ces deux sources de protéines alimentaires (PV vs PA) en s’appuyant sur un modèle murin : 44 rats mâles, âgés de 8 semaines ont été nourris pendant 4,5 mois avec des régimes isoprotéiques à base soit de PA (100 % lait) soit de PV (50 % pois/50 % blé, soit un mélange équilibré en acides aminés). Le reste de l’alimentation reflétait soit un régime prudent (6 % des kcal venant du saccharose, 7 % de graisses), soit un régime mimant les excès du régime occidental (15 % des kcal apportées par du saccharose, 20 % par les graisses).

Anabolisme et protection métabolique

Les résultats montrent que chez ces rats en croissance, un mélange équilibré en PV soutient de manière comparable aux PA l’anabolisme protéique, tout en limitant davantage les dysrégulations métaboliques au niveau de l’organisme entier (limite de 27 % la résistance à l’insuline) et du foie (diminution de 17 % de la teneur en lipides et de 24 % de la lipogenèse de novo ) associées au régime occidental. Comment ? Par des mécanismes liés au profil d’acides aminés moins optimal des PV  : étant moins en adéquation que les PA avec les besoins des tissus, elles nécessitent des réactions spécifiques (stimulation de la transamination, glycolyse, et lipolyse ; inhibition de la lipogénèse de novo) avant leur incorporation dans les protéines tissulaires. Ces mécanismes combinés pourraient expliquer, du moins en partie, l’effet bénéfique des PV sur la santé cardiométabolique.

 

Source : Lépine G, Huneau JF, Rémond D, Mathé V, David J, Hermier D, Guérin-Deremaux L, Lefranc-Millot C, Poupin N, Mariotti F, Polakof S, Fouillet H. Compared with Milk Protein, a Wheat and Pea Protein Blend Reduces High-Fat, High-Sucrose Induced Metabolic Dysregulations while Similarly Supporting Tissue Protein Anabolism in Rats. The Journal of Nutrition, 2022. https://doi.org/10.1016/j.tjnut.2022.12.029.