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Brève – Aliments ultra-transformés et cancer colorectal : l’éclairage des grandes cohortes américaines

Les données issues de plus de 200 000 participants des Nurses’ Health Studies et de la Health Professionals Follow-up Study suggèrent que les hommes consommant le plus d’aliments ultra-transformés ont un risque accru de développer un cancer colorectal.

Les aliments ultra-transformés (AUT), qui représentent désormais 57 % des apports caloriques quotidiens aux Etats-Unis, sont pointés du doigt dans la survenue de plusieurs maladies chroniques. Toutefois, peu d’études se sont intéressées à leur association avec le risque de cancer colorectal (CCR). Pour explorer cette relation, des chercheurs ont utilisé les données de plus de 200 000 participants issus de trois grandes cohortes prospectives américaines – la Nurses’ Health Study I (67 425 femmes), la Nurses’ Health Study II (92 482 femmes) et la Health Professionals Follow-up Study (46 341 hommes), suivies pendant près de trois décennies (24 à 28 ans).

 

Le risque de cancer du côlon accru chez gros consommateurs d’AUT

Le risque de CCR était accru (+ 29 %) chez les plus forts consommateurs d’AUT par rapport aux faibles consommateurs, mais uniquement chez les hommes. Cette association était limitée au cancer du côlon distal. Elle demeurait significative après ajustements sur l’indice de masse corporelle ou sur des marqueurs de la qualité nutritionnelle du régime, suggérant que d’autres caractéristiques des AUT seraient impliqués : additifs provoquant une inflammation intestinale ; substances formées au cours de la transformation des AUT (ex : acrylamide) ; matériaux des emballages migrant dans l’aliment (ex : bisphénol A), etc. Certaines sous-catégories d’AUT ressortaient comme spécifiquement associées au risque accru de CCR : les plats préparés à base de viande rouge, volaille, ou poisson, ainsi que les boissons sucrées chez les hommes ; et les plats composés prêts-à-manger/réchauffer chez les femmes. À noter, les yaourts et desserts lactés étaient associés à une réduction du risque chez ces dernières. Les chercheurs notent ainsi que les différences de risque entre les hommes et les femmes pourraient en partie tenir à des choix d’aliments différents parmi les AUT, possiblement plus sains chez les femmes. En termes de santé publique, ces résultats confirment l’importance de limiter la consommation de certains types d’AUT.

 

Source : Wang L et al. Association of ultra-processed food consumption with colorectal cancer risk among men and women: results from three prospective US cohort studies. BMJ 2022;378:e068921.