Voilà une étude qui donne de l’espoir : mener des interventions simples en magasin a permis d’augmenter de plus de 40 % les ventes annuelles de légumes et de 25 % celles de fruits d’une chaîne de supermarchés en Norvège. Et ce, sur l’ensemble du pays, quelles que soient les caractéristiques socio-démographiques des régions.
Quelles interventions peut-on mettre en place en magasin afin d’encourager l’achat de fruits et légumes (FL) ? Et la consommation de FL étant fortement influencée par le statut socio-économique, existe-t-il des interventions efficaces quel que soit le niveau d’éducation, le revenu ou encore le statut pondéral des consommateurs ? Cette étude norvégienne livre des éléments de réponse encourageants à ces deux questions. Les auteurs y décrivent comment une chaîne de supermarchés (Kiwi) a utilisé une combinaison d’interventions en magasin pour augmenter ses ventes annuelles de FL entre 2012 et 2020. Ils examinent également comment les ventes ont évolué dans des régions où les populations présentaient différentes caractéristiques (éducation, revenu, surpoids et obésité, niveau de consommation auto-déclaré de FL…). Les interventions ciblant les FL comprenaient un meilleur placement en magasin, des actions de promotion, l’octroi de réductions allant jusqu’à 15 % pour les clients du programme de fidélité et le placement de nouvelles portions de FL prêts-à-manger à la caisse.
Les résultats sont probants : les ventes en volume de FL ont augmenté de 34,1 % pendant la période d’étude, avec une augmentation plus importante pour les légumes (+ 41,8 %) par rapport aux fruits (+ 25 %). Et, point particulièrement intéressant, ces augmentations ont été observées dans les onze régions de Norvège étudiées, y compris dans celles présentant des caractéristiques socio-économiques et des habitudes de santé moins favorables. Une corrélation positive modérée entre le taux d’obésité ou de surpoids et le développement des ventes de FL dans les régions a été trouvée.
Les interventions en magasin peuvent donc avoir un impact positif réel sur les ventes de FL sur l’ensemble de la population. Reste à évaluer si ces interventions ont le potentiel de réduire les écarts de consommation de FL selon le statut socio-économique. D’où l’intérêt de mener des recherches supplémentaires ciblant spécifiquement leurs effets en fonction des niveaux d’éducation et de revenu des clients, en Norvège, mais aussi ailleurs…
Source : Slapø H, Bugge AB, Sandaker I, Lekhal S. Can in-store interventions reduce the socioeconomic gap in fruit and vegetable purchases in grocery stores? A descriptive study of volume sales from 2012 to 2020 in Norway’s largest grocery store chain. Appetite. 2022 Sep 1;176:106100.