L’exposition alimentaire à certains cocktails de pesticides augmenterait le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées en surpoids ou obèses, selon une étude issue de la cohorte NutriNet-Santé.
Les pesticides sont suspectés d’effets délétères sur la santé reproductive, en raison de leurs potentielles propriétés carcinogènes et de perturbateurs endocriniens. Leur association avec la survenue de cancers a été observée en milieu agricole, en lien avec des expositions respiratoire et cutanée, mais peu de données sont disponibles en population générale pour ce qui concerne l’exposition alimentaire.
Une nouvelle étude issue de la cohorte NutriNet-Santé a exploré cette question chez 13 149 femmes ménopausées. En cinq ans de suivi, 169 cas de cancers du sein ont été rapportés. Les consommations d’aliments conventionnels ou biologiques renseignées à l’inclusion dans l’étude ont permis d’estimer l’exposition à 25 substances, à partir d’une base de données allemande sur les résidus de pesticides des productions végétales.
Un cocktail à risque chez les femmes en surpoids
Les chercheurs ont alors identifié quatre profils d’exposition. Le profil correspondant à une exposition élevée à quatre pesticides de synthèse (chlorpyrifos, imazalil, malathion et thiabendazole) était associé à un risque de cancer du sein multiplié par 4 chez les femmes en surpoids ou obèses. Le profil caractérisé par une exposition faible aux pesticides de synthèse était associé à un risque de cancer du sein diminué de 43 %. Aucune association n’était observée pour les deux autres profils, caractérisés par une exposition à d’autres cocktails de pesticides. Ces résultats font écho à une précédente étude issue de la même cohorte qui suggérait un moindre risque de cancer du sein en post-ménopause chez les consommatrices d’aliments biologiques.
Source : Rebouillat P, Vidal R, Cravedi JP, et al. Prospective association between dietary pesticide exposure profiles and postmenopausal breast-cancer risk in the NutriNet-Santé cohort, International Journal of Epidemiology, 2021.