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Brève – Limiter la promotion des aliments gras, sucrés, salés : une stratégie gagnant-gagnant pour les distributeurs et la santé publique

Limiter la promotion des aliments de faible qualité nutritionnelle selon une stratégie co-conçue avec les distributeurs permettrait de réduire les volumes de vente de ces produits ; et ce sans affecter les performances commerciales, grâce à un effet de substitution par des aliments de profil plus favorable.

Les aliments de faible qualité nutritionnelle sont souvent l’objet d’achats impulsifs largement influencés par les techniques de marketing. Limiter la promotion de tels aliments peut-il orienter favorablement les comportements d’achats ? Pour répondre à cette question, des chercheurs australiens ont mené une étude contrôlée randomisée de 12 semaines en conditions réelles d’achats.

Vingt points de vente ont ainsi été randomisés entre la stratégie dite « Healthy Store », consistant à limiter les techniques commerciales usuelles ciblant les boissons et aliments riches en sucres, gras, et/ou sel, et un groupe de magasins témoins ne modifiant pas leurs pratiques.

Une réduction des quantités de sucres achetés

La stratégie semble efficace : en particulier, les quantités de sucres achetées (ramenées à la quantité totale de calories achetées) étaient réduites dans le groupe « Healthy Store » par rapport au groupe témoin. Cette réduction était de 6,8 % pour les sucres issus des boissons (et jusqu’à 13,4 % pour les sucres des sodas) et de 7,5 % pour les sucres provenant des confiseries. En parallèle, les ventes des boissons non ciblées par les restrictions promotionnelles (essentiellement des boissons sans sucres ajoutés) étaient augmentées de 10,1 % et la marge réalisée par les commerçants était améliorée de 5,3 %.

Si l’extrapolation de ces résultats à d’autres populations et contextes reste à démontrer, ces observations suggèrent que la collaboration avec les distributeurs pour limiter la promotion d’aliments pauvres au plan nutritionnel pourrait être bénéfique du point de vue de la santé publique, sans pénaliser les distributeurs.

 

Source : Brimblecombe J, McMahon E, Ferguson M, et al. Effect of restricted retail merchandising of discretionary food and beverages on population diet: a pragmatic randomised controlled trial. Lancet Planet Health. 2020 Oct;4(10):e463-e473.