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Brève – Un déséquilibre en acides gras polyinsaturés chez la mère peut-il perturber le comportement alimentaire de sa progéniture ?

mother child by delicategenius

Cherchant une explication neurobiologique aux comportements alimentaires déséquilibrés et à la croissance de l’obésité, des scientifiques japonais suspectent – grâce à une étude chez la souris – que le ratio oméga-6/oméga-3 du régime alimentaire actuel favorise des choix alimentaires inadaptés.

De récentes découvertes chez l’animal montrent que la consommation d’un régime alimentaire riche en oméga-6 et pauvre en oméga-3 modifie le ratio cérébral en ces acides gras chez la descendance et a des répercussions sur le développement cérébral de celle-ci. Par ailleurs, on sait que les préférences et le plaisir alimentaires sont sous l’influence de la dopamine sécrétée dans le cerveau.

Un régime déséquilibré en AGPI chez la souris gestante…

À partir de ces éléments, des chercheurs japonais ont suspecté qu’un déséquilibre en acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-6 et oméga 3 pourrait être à l’origine d’un comportement alimentaire déséquilibré en influençant la production neuronale de dopamine. Ils ont ainsi conduit une étude expérimentale chez des souris gestantes soumises à un régime riche en oméga-6 et pauvre en oméga-3 (ratio oméga-6/oméga-3 = 120 versus 7 dans le groupe témoin). Ils ont ensuite observé le comportement alimentaire de leurs petits – nourris avec ce même régime jusqu’au sevrage – ainsi que leur sécrétion de dopamine au niveau mésolimbique.

se répercute sur la dopamine et le comportement des souriceaux

Les résultats confirment leur hypothèse : (1) la consommation par la mère d’un régime riche en oméga-6 et pauvre en oméga-3 augmente le ratio oméga-6/oméga-3 dans le cerveau de la progéniture ; (2) la progéniture affiche une préférence plus marquée pour les produits sucrés que les souris témoins et une motivation plus importante pour en obtenir, avec pour conséquence un surpoids à long terme ; (3) ce comportement est associé à une sécrétion plus élevée de dopamine dans le noyau accumbens et à un nombre plus important de neurones responsables de sa production.

Si ces travaux sont confirmés chez l’homme, un rééquilibrage des apports en oméga-6 et oméga-3 chez la femme enceinte pourrait faire partie des mesures préventives pour réduire les risques d’obésité des générations futures.

 

Source : Sakayori N, Katakura M, Hamazaki K et al., Maternal dietary imbalance between omega-6 and omega-3 fatty acids triggers the offspring’s overeating in mice. Commun Biol. 2020 Aug 28;3(1):473.