Des pratiques d’économie collaborative numériques telles que le partage d’aliments permettraient non seulement de réduire le gaspillage alimentaire mais aussi les émissions de gaz à effet de serre.
Plus d’un milliard de tonnes d’aliments seraient gaspillées chaque année au niveau mondial. Pour y remédier, des plateformes de partage de nourriture telles que OLIO au Royaume-Uni voient le jour. Des chercheurs ont analysé 170 000 offres proposées sur cette plateforme, avec un focus sur la région du Grand Londres, et ont mesuré les impacts environnemental et social de cette pratique.
Moins de gaspillage, moins de gaz à effets de serre
L’étude a d’abord permis de caractériser la typologie des aliments partagés. Les produits les plus proposés sur la plateforme étaient ainsi les plats cuisinés, et les produits les plus récupérés, les sandwiches (70 % de récupération). Sur la durée de l’étude (19 mois), le partage de produits permettait une réduction moyenne du gaspillage alimentaire estimée à 90 tonnes (soit 60 % de la nourriture mise en partage), pour une valeur monétaire de l’ordre de 700 000 livres sterling.
Pour mesurer l’impact environnemental du partage d’aliments, les auteurs ont estimé la diminution des émissions de gaz à effet de serre (EGES) découlant de la réduction du gaspillage alimentaire, en prenant soin d’y ajouter les EGES liées aux déplacements des personnes pour récupérer leurs produits. Dans tous les scénarios envisagés, l’utilisation de la plateforme se traduisait par un bilan favorable, caractérisé par une réduction nette des EGES.
Enfin, une analyse sociale a montré que les échanges se faisaient entre personnes de faible niveau de revenus mais de haut niveau d’éducation.