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Brève – Un jeûne nocturne de 14 h serait bénéfique sur les composantes du syndrome métabolique

Le concept encore nouveau de « Time-Restricted Eating » ou « période d’alimentation limitée dans le temps » pourrait présenter un intérêt sur le syndrome métabolique, selon une étude parue dans Cell Metabolism.

Le principe du « Time-Restricted Eating » est de prendre ses repas sur un temps limité de la journée (entre 8 h et 18 h ou 10 h et 20 h) puis de jeûner durant les heures qui suivent. Selon certains scientifiques, chez l’homme en bonne santé, ces « périodes d’alimentation limitées dans le temps » permettraient de rétablir le rythme circadien naturel et ainsi de prévenir le risque de maladies métaboliques.

Des bénéfices métaboliques en cas de jeûne nocturne prolongé

Une étude parue dans Cell Metabolism rapporte avoir testé ce concept chez 19 sujets obèses atteints de syndrome métabolique et sous traitement médicamenteux (statines et anti-hypertenseurs). Elle montre qu’une période d’alimentation limitée à 10 h sur la journée (et donc suivie de 14 h de jeûne nocturne) conduit, après 12 semaines d’expérimentation, à une amélioration significative de nombreux paramètres : diminution du poids de 3 % (- 3,30 ± 3,20 kg), du tour de taille de 4 %(- 4,46 ± 6,72 cm), du pourcentage de masse grasse (- 1,01 % ± 0,91 %) et du score de graisse viscérale1 (- 0,58 ± 0,77). On observe aussi une baisse de la pression artérielle systolique (- 4 %) et diastolique (- 8 %), une amélioration du profil lipidique sanguin (réduction du cholestérol total et LDL) et une diminution de la glycémie (chez les sujets pré-diabétiques). Ces améliorations métaboliques ne s’expliquaient pas seulement par la perte de poids. Les chercheurs pensent plutôt qu’elles sont liées à l’amélioration de l’efficacité des traitements médicamenteux via la régularisation du rythme circadien.

Les chercheurs précisent que les participants de l’étude ne sautaient pas de repas mais réorganisaient leur temps alimentaire en avançant l’heure du dîner ou en reculant l’heure du petit-déjeuner. Une régularité des prises alimentaires s’installait même au fil du temps.

Cette étude encore préliminaire, qui porte sur un faible nombre de sujets et n’inclut pas de groupe témoin, nécessitera bien entendu d’être confirmée par de plus larges études. De plus, 84 % des patients étant sous traitement médicamenteux, la question se pose de savoir si l’amélioration du profil métabolique observée n’est pas liée à une meilleure efficacité de la pharmacothérapie.

 

Source : Michael J. Wilkinson, Emily N.C. Manoogian et al. Ten-Hour Time-Restricted Eating Reduces Weight, Blood Pressure, and Atherogenic Lipids in Patients with Metabolic Syndrome. Cell Metabolism, 2019.

1 Mesure par impédancemétrie, un score > 12 étant considéré comme excessif.