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Brève – L’ADN mitochondrial musculaire, marqueur de la sensibilité à l’insuline et de la condition physique ?

On sait que le nombre de copies d’ADN mitochondrial (ADNmit) musculaire est corrélé à la sensibilité à l’insuline. Cependant, le rôle de l’activité physique – qui intervient à la fois sur le nombre de copies d’ADNmit et sur la sensibilité à l’insuline – dans cette relation n’avait pas été évalué jusque-là. Une étude exploratoire s’est ainsi penchée sur la question.

En cas de diabète de type 2 (DT2), une fonction mitochondriale altérée ainsi qu’un plus faible nombre de copies de l’ADN mitochondrial (ADNmit) au niveau musculaire ont été rapportés. Cela pourrait-il être lié à la condition physique des sujets, connue pour moduler la sensibilité à l’insuline, mais aussi la quantité d’ ADNmit? Pour examiner la question, une équipe a considéré trois groupes d’hommes en surpoids (âges moyens compris entre 57 et 60 ans) : 1) 10 sujets sédentaires atteints de DT2 ; 2) 10 témoins sédentaires non DT2 ; 3) 10 témoins non DT2 non sédentaires, faisant du vélo plus de 45 minutes 3 à 4 fois par semaine. Résultats ? Le nombre de copies d’ ADNmit était plus élevé chez les sujets actifs non diabétiques par rapport aux sujets des deux groupes sédentaires (DT2 ou non) ; et plus élevé chez les sujets non diabétiques sédentaires que chez les sujets diabétiques sédentaires. Par contre, on n’observait pas de différence au niveau de différents marqueurs musculaires lipidiques entre les sujets sédentaires diabétiques et non diabétiques.

Par ailleurs, tous groupes confondus, le nombre de copies d’ADNmit était corrélé positivement à l’indice de sensibilité à l’insuline et négativement à l’indice HOMA-IR de résistance à l’insuline ; il était aussi positivement corrélé à la capacité aérobie des sujets (marqueur de leur condition physique), mesurée par la VO2 max.

Ces résultats montrent que le nombre de copies d’ADNmit, qui est plus faible chez les sujets sédentaires et chez les patients diabétiques, pourrait constituer un marqueur de sensibilité à l’insuline. Selon les auteurs, ces résultats suggèrent que l’activité physique pourrait avoir un effet protecteur sur le développement du DT2, possiblement par l’augmentation du nombre de copies d’ADNmit.

Source : Constantin-Teodosiu, D. et al. Mitochondrial DNA copy number associates with insulin sensitivity and aerobic capacity, and differs between sedentary, overweight middle-aged males with and without type 2 diabetes. Int J Obes (2019) doi:10.1038/s41366-019-0473-2.