Considérer des types de régimes alimentaires et déterminer leurs associations avec les maladies chroniques : telle est l’approche explicitée dans une revue parue dans un numéro spécial du British Medical Journal.
À l’occasion d’un numéro dédié aux sciences et politiques nutritionnelles, Matthias Schulze et al. publient dans le British Medical Journal une revue sur les liens établis entre alimentation et prévention d’un certain nombre de maladies chroniques (cancers, maladies coronariennes, accidents vasculaires cérébraux, diabète de type 2). En choisissant un angle tout particulier pour traiter la question : celui du régime considéré dans sa globalité, ce que l’on peut appeler le style alimentaire.
Pourquoi s’intéresser à des typologies de régimes ?
Pourquoi s’intéresser au régime global plutôt qu’à des aliments individuels ? Du fait des effets de substitution, expliquent les auteurs : lorsque l’on consomme certains aliments en quantité importante, de fait, on en consomme d’autres en faible quantité ; aussi est-il difficile de déterminer si les associations observées avec certaines maladies sont liées à la faible consommation des uns ou à la forte consommation des autres. L’étude de typologies alimentaires permet au contraire d’englober l’ensemble du mode alimentaire, et rend également compte des interactions susceptibles d’exister entre les différents aliments.
Le régime méditerranéen, facteur protecteur contre les maladies chroniques
Parmi les régimes existants, c’est le régime méditerranéen qui a été le plus étudié dans la littérature. Il ressort comme associé à un risque réduit de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de cancer. Moins étudiés, d’autres régimes ont aussi été associés à une réduction du risque de ces maladies (DASH, AHEI). Bien que les recommandations de ces différents régimes s’opposent sur certains aspects, ils se rejoignent sur des caractéristiques communes encourageant toujours la consommation de légumes, fruits, céréales (complètes), poisson et minimisant la consommation de viande, charcuteries et sucres ajoutés.
Source : Schulze MB et al. Food based dietary patterns and chronic disease prevention. BMJ. 2018 Jun 13;361:k2396.