Une nouvelle analyse des données de la cohorte PURE montre que les niveaux d’apports en sodium aussi bien bas qu’élevés augmenteraient les risques cardiovasculaires.
C’est un nouvel épisode dans la saga des études sur les liens entre apports en sodium et risque cardiovasculaire que Mente et al. publient dans le Lancet. Son originalité : s’appuyer sur des analyses réalisées au niveau de centaines de communautés (rurales et urbaines) formant la cohorte internationale PURE (18 pays), en plus de considérer les données au niveau individuel (> 80 000 participants inclus). Par communautés, les auteurs entendent des groupes de personnes résidant dans la même zone géographique (village, quartier, etc.). Après un suivi médian de 8 ans, ils montrent une association positive entre l’apport en sodium (estimé grâce à un recueil des urines au réveil) et la pression artérielle systolique, cette relation se révélant significative uniquement pour les communautés présentant les apports en sodium les plus élevés (tertile 3). Même résultat lorsqu’ils considèrent l’apport en sodium et le risque d’AVC, celui-ci n’étant significativement augmenté que dans le 3ème tertile (> 5,08 g de sodium/j). Le risque d’infarctus, quant à lui, apparaissait comme augmenté dans les communautés présentant les plus faibles apports en sodium (tertile 1, < 4,43 g de sodium/j). Enfin, dans tous les pays, tous les événements cardiovasculaires majeurs diminuaient avec l’augmentation des apports en potassium. Des résultats qui tendent à corroborer la courbe de risque en J entre apports en sodium et risque cardiovasculaire. Et qui, pour les auteurs, incitent à reconsidérer les politiques de santé publique, en les adaptant aux niveaux locaux d’apports en sodium.
Source : Mente A et al. Urinary sodium excretion, blood pressure, cardiovascular disease, and mortality: a community-level prospective epidemiological cohort study. Lancet. 2018 Aug 11;392(10146):496-506.