Une étude parue dans l’International Journal of Epidemiology sur la cohorte américaine Adventist met en évidence un risque de mortalité cardiovasculaire variable en fonction des sources de protéines dans le régime.C’est une étude de plus qui vient peser dans la balance en faveur d’un rééquilibrage du rapport entre nos consommations de produits animaux et végétaux. Dans le cadre d’une collaboration franco-américaine, des chercheurs se sont intéressés au risque de mortalité cardiovasculaire en fonction du profil d’apports en protéines, à partir des données recueillis chez 81 337 hommes et femmes de la Adventist Health Study-2*, suivis pendant 9 ans (durée médiane). Une analyse statistique préliminaire a permis d’identifier cinq profils d’apports protéiques caractérisés par la contribution importante de certains groupes alimentaires aux apports protéiques totaux : profil « viande » ; « céréales » ; « légumineuses, fruits et légumes » ; « fruits à coque et graines » ; « produits transformés ». Après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels, le profil « viande » était associé à un risque accru de mortalité cardiovasculaire (+ 60 % chez ceux présentant les plus hauts scores), tandis que le profil « fruits à coques et graines » était associé à un risque réduit (- 40 % chez ceux présentant les plus hauts scores). Le fait d’ajuster les analyses sur la nature du régime des participants (végétarien, végétalien, etc.) ou sur les apports en nutriments susceptibles de moduler le risque cardiovasculaire (acides gras, sodium, fibres, vitamines) ne modifiait pas les relations mises en évidence, suggérant un effet propre de l’origine des protéines et non pas des comportements ou des nutriments qui leur sont associés.
* cohorte américaine intégrant des personnes de la communauté religieuse des Adventistes, caractérisée par une plus faible prévalence de maladies chroniques et un mode de vie globalement plus favorable à la santé.
Source : Tharrey M, Mariotti F, Mashchak A, Barbillon P, Delattre M, Fraser GE. Patterns of plant and animal protein intake are strongly associated with cardiovascular mortality: the Adventist Health Study-2 cohort. Int J Epidemiol. 2018 Apr 2. doi: 10.1093/ije/dyy030.