Sous l’effet de certains agonistes introduits dans le régime alimentaire, le récepteur nucléaire PPARy stimule la production de lactase chez le rongeur et soulage les symptômes de l’intolérance au lactose. Une découverte fortuite qui devrait inspirer de nombreuses nouvelles recherches.
Le récepteur nucléaire PPARγ est bien connu des biologistes pour son implication dans la régulation des gènes du métabolisme glucidique et lipidique. Son rôle a jusqu’ici surtout été étudié dans le foie et le tissu adipeux. Or PPARγ est aussi fortement exprimé dans les entérocytes. Dans le cadre d’une étude cherchant à stimuler PPARγ dans des cellules épithéliales intestinales (recherche de molécules anti-inflammatoires pour les cas de rectocolite hémorragique), une équipe lilloise a eu la surprise de constater qu’il était capable de stimuler la production de lactase. Les chercheurs ont d’abord confirmé ces résultats inattendus in vitro : PPARγ s’est bien révélé être un puissant régulateur de l’expression du gène de la lactase puisqu’un élément de réponse fonctionnel à PPARγ a été identifié sur le gène de la lactase. Des effets in vivo ont ensuite été démontrés : sous l’effet d’un agoniste stimulant PPARy, la production intestinale de lactase était augmentée chez des souris et des rats adultes ; en outre, les symptômes d’intolérance (diarrhée, gonflement du cæcum) générés par un régime riche en lactose étaient améliorés. Ces résultats ouvrent la voie à la recherche des composés capables de stimuler la production de lactase et de soulager les symptômes de l’intolérance au lactose chez les adultes ayant perdu cette fonction. Selon les auteurs, certains pourraient être naturellement présents dans nos régimes (car l’un des agonistes testés in vitro était l’acide linoléique conjugué (CLA) trans-10, cis-12).
Source : Fumery M et al. Peroxisome proliferator-activated receptor gamma (PPARγ) regulates lactase expression and activity in the gut. EMBO Mol Med. 2017 Nov;9(11):1471-1481.