La consommation de boissons alternatives au lait de vache est associée à une taille plus faible chez de jeunes enfants canadiens. La relation résulterait en partie seulement de la moindre consommation de lait de vache chez ces enfants.
Boissons végétales à base de soja, d’amande, de riz, ou encore laits de petits ruminants… les substituts au lait de vache (SLV) se répandent dans nos régimes alimentaires. Ainsi, dans la cohorte de 5 048 enfants canadiens de 2 à 6 ans suivis dans la présente étude, 13 % des sujets se révélaient consommateurs de SLV. Alors que la composition nutritionnelle du lait de vache (LV) est encadrée par la réglementation, les SLV ne sont pas soumis à de telles obligations. Leur composition se révèle ainsi très variable. La consommation de ces boissons, qui remplacent en partie ou totalement le LV, pourrait-elle impacter la croissance des jeunes enfants ? La nature transversale de l’étude ne permet pas d’apporter de réponse définitive mais elle fait un premier constat : les enfants consommant davantage de substituts de lait de vache (SLV) sont moins grands que les autres. Chaque tasse quotidienne de SLV en plus est ainsi associée à un z-score de la taille-pour-l’âge inférieur de 0,1 point (IC95% = 0,05-0,2 ; p < 0,01) ; soit une taille réduite de 0,4 cm (IC95% = 0,2-0,8 cm) pour un enfant de 3 ans. La moindre consommation de LV constatée chez les enfants consommant des SLV (-0,5 tasses de LV /j pour chaque tasse de SLV consommée) serait-elle à l’origine de cette association ? Seulement en partie, suggèrent les analyses complémentaires effectuées. La relation inverse entre la consommation de SLV et la taille restait en effet significative même après ajustement sur la consommation de LV (-0,3 cm pour chaque tasse supplémentaire). Par une analyse de médiation (différence entre les coefficients de régression du modèle non ajusté et du modèle ajusté sur la consommation de LV), les auteurs estiment que la moindre consommation de LV pourrait être à l’origine de -0,08 cm/ tasse de SLV. De moindres apports protéiques et/ou énergétiques et une moindre exposition au facteur de croissance IGF-1 font partie des pistes évoquées pour expliquer cette relation ; qui reste néanmoins, à ce stade, une observation préliminaire à approfondir par des études aux méthodologies plus robustes.
Source : Morency ME et al. Association between noncow milk beverage consumption and childhood height. Am J Clin Nutr. 2017 Aug;106(2):597-602.