Des chercheurs ont comparé les effets à court terme de l’absence du petit-déjeuner ou du dîner. Si la dépense énergétique sur 24 h semble augmenter dans les deux cas, seule l’absence du premier repas de la journée perturberait les métabolismes glucidiques et lipidiques.
Les conséquences métaboliques liées au fait de sauter des repas inquiètent depuis longtemps la communauté médicale. Néanmoins, les connaissances scientifiques à ce sujet sont encore en pleine construction. Une étude parue le mois dernier dans l’American Journal of Clinical Nutrition a ainsi cherché à déterminer si l’absence de petit-déjeuner et de dîner produisait des effets métaboliques similaires. Pas tout à fait, répondent les chercheurs qui ont suivi en laboratoire 17 participants (9 H / 8 F de 20 à 32 ans, IMC de 18,5 à 35 kg/m²) dans une étude randomisée en cross-over. Les apports énergétiques étaient contrôlés et identiques entre les différentes conditions testées au cours de trois journées. La dépense énergétique totale sur 24 h se révélait significativement augmentée en réponse à l’allongement de la période de jeûne, quel que soit le repas absent (+ 41 kcal/j en cas d’absence du petit-déjeuner et + 91 kcal/j en cas d’absence du dîner), par rapport à la journée témoin comportant trois repas. Compte tenu des niveaux d’activité physique similaires enregistrés, cela se traduit par une augmentation du métabolisme de base. L’oxydation lipidique, mesurée sur 24 h ou dans les deux heures suivant le déjeuner, était en revanche uniquement augmentée en cas d’absence du petit-déjeuner (respectivement + 16 g/j, p < 0,001 ; ≈ + 2,4 g/2h, p < 0,05). La suppression de ce repas provoquait également des augmentations de la glycémie et de l’insulinémie post-déjeuner, de l’indice de résistance postprandiale à l’insuline (HOMApp), ainsi que de certains marqueurs inflammatoires sanguins (sécrétion d’interleukine 6 significativement plus marquée en cas de petit-déjeuner qu’en cas de dîner supprimé). L’augmentation de l’oxydation lipidique postprandiale constatée malgré l’élévation de l’insulinémie est interprétée par les auteurs comme l’apparition d’une « inflexibilité métabolique » liée au jeûne prolongé.
Source : Nas A et al. Impact of breakfast skipping compared with dinner skipping on regulation of energy balance and metabolic risk. Am J Clin Nutr ajcn151332; doi:10.3945/ajcn.116.151332.