Les effets néfastes du déficit œstrogénique sur l’os sont renforcés par un régime occidental (riche en lipides et en glucides simples). Les effets de ces deux facteurs de risque pourraient être en partie liés à une augmentation du stress oxydant.
Le déficit œstrogénique au cours de la ménopause mais aussi les régimes riches en lipides et en sucre, ont été associés indépendamment à la perte osseuse : quid de leurs effets combinés ? Pour les étudier, des rates ont subi une ovariectomie (OVX) et / ou ont été exposées, pendant 12 semaines, à un régime riche en lipides et en saccharose (ou HFS : 42 % des apports énergétiques pour les lipides et 30 % pour le sucre de table). Résultats ? L’ovariectomie a entraîné des diminutions significatives de la densité minérale osseuse de 62 % et 49 % au niveau des extrémités tibiales et fémorales respectivement. Le régime HFS a aggravé les pertes osseuses de 41 % et 37 % supplémentaires respectivement au niveau de ces deux sites. Sur le plan des marqueurs, le régime HFS a réduit la concentration sérique d’ostéocalcine de 27 % tandis que l’ovariectomie ainsi que le HFS ont conduit à des augmentations de déoypyridinoline urinaire de 115 % et 161 %, respectivement ; le régime HFS augmentait ce marqueur de résorption osseuse de 28 % supplémentaires chez les rats OVX. Le régime HFS et l’OVX augmentaient l’expression génétique de la cathepsine K (impliquée dans la résorption osseuse) et diminuaient l’expression de l’ostéoprogénine (inhibiteur de la résorption) dans la métaphyse fémorale (p < 0,05). L’expression du facteur de transcription PPAR-γ (différenciation des ostéoclastes) était stimulée par l’OVX, alors que le régime HFS était sans effet sur celui-ci. En accord avec leur hypothèse, les auteurs mettent en évidence une augmentation des marqueurs du stress oxydant (malondialdéhyde) et des diminutions des activités des enzymes anti-oxydantes sous l’effet de l’OVX, le régime HFS renforçant parfois ces effets.
Source : A High-Saturated-Fat, High-Sucrose Diet Aggravates Bone Loss in Ovariectomized Female Rats. Dong XL et al. J Nutr. 2016 Jun;146(6):1172-9.