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Effets du mode de production et des procédés de chauffage sur la teneur en iode du lait

Des analyses de laits d’hiver, achetés dans des supermarchés au Royaume-Uni, indiquent que la teneur en iode du lait UHT serait 30% plus faible que celle du lait pasteurisé. La consommation de laits Bio UHT pourrait augmenter le risque d’une déficience d’apport en iode, en comparaison à la consommation de laits conventionnels pasteurisés.

 

L’iode est un oligo-élément impliqué dans la synthèse des hormones thyroïdiennes. La sécrétion de ces hormones participe notamment au développement du cerveau chez le fœtus et le nouveau-né. Le lait et les produits laitiers sont les principales sources d’iode de la population en Europe. Deux études ont été menées afin d’évaluer l’effet du type de lait ou du procédé de chauffage sur la teneur en iode de laits d’hiver commercialisés au Royaume-Uni (RU).

Etude 1 : Pour évaluer l’effet de la teneur en matières grasses et du mode de production, 22 échantillons de laits pasteurisés (Bio ou conventionnel, entier, demi-écrémé ou écrémé) achetés dans des supermarchés en janvier 2014 ont été analysés. Le lait d’hiver Bio contenait en moyenne 32,2% d’iode en moins que le lait conventionnel (404 vs. 595 microg/L), alors que les teneurs en matières grasses étaient similaires.

Etude 2 : 60 échantillons de laits achetés dans ces mêmes supermarchés un mois plus tard ont été analysés : un lait demi-écrémé UHT non Bio et quatre laits pasteurisés dont un lait entier non Bio, un lait demi-écrémé non Bio et deux laits Bio avec ou sans marque. Aucune différence n’était observée entre le lait entier et le lait non Bio. En revanche, le lait Bio de marque de distributeur contenait 35,5 % d’iode en moins que le lait conventionnel (306 vs. 474 microg/L). Celui de marque avait également une teneur en iode significativement plus faible que le lait conventionnel pasteurisé (331 microg/L et 268 microg/L, respectivement).

De précédentes études avaient démontré que les laits produits en hiver présentent une teneur en iode supérieure à celle des laits produits en été, notamment du fait de l’utilisation élevée de concentrés dans l’alimentation du bétail en conventionnel. Ces nouveaux résultats montrent que les laits conventionnels produits en hiver ont une teneur en iode plus élevée que les laits Bio. Le fait que l’élevage Bio s’appuie davantage sur l’utilisation de fourrages que dans les systèmes conventionnels est une des raisons proposées. Le traitement à haute température (140°C pendant 3-5 s) induirait également une perte importante d’iode en comparaison à la pasteurisation (72°C pendant 15 s).

Bien que les besoins en iode soient couverts chez les plus jeunes enfants, forts consommateurs de lait, de nombreuses enquêtes européennes soulignent néanmoins une insuffisance d’apport notamment chez les femmes enceintes. Alors que le lait UHT ne représente que 5-6% du marché au Royaume-Uni, 90% du lait consommé en France a subi un traitement à haute température. Ces résultent mettent encore une fois en exergue l’importance de l’impact des procédés dans l’évaluation de la qualité nutritionnelle des aliments.

Source : Effect of milk type and processing on iodine concentration of organic and conventional winter milk at retail: Implications for nutrition. Payling LM. et al. Food Chemistry 178 (2015) 327–330

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