En plein débat sur la mise en place d’un système d’information nutritionnelle complémentaire pour aider les consommateurs dans leurs choix, une équipe française d’épidémiologistes montre l’intérêt du système anglais dans la réduction du risque de cancer, à la suite de publications similaires sur le syndrome métabolique et la prise de poids.
La FSA (Food Standard Agency) a développé un système d’étiquetage nutritionnel reposant sur cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose fushia et rouge) représentant le profil nutritionnel global de l’aliment, qui pourrait être apposé sur la face avant des produits alimentaires en France. Alors que la controverse sur le choix du système à retenir anime les professionnels de la nutrition, une équipe française d’épidémiologistes, favorable à la proposition de la FSA, a évalué de manière prospective le lien entre la « couleur » de l’alimentation individuelle (évaluée par un score d’autant plus élevé que le régime repose sur des aliments « rouges ») et le risque de cancer, en reprenant les données de 6 435 participants de l’étude SuViMax (SUpplémentation en VItamines et Minéraux AntioXydants cohort, 1994–2007). Les résultats montrent que des choix alimentaires inappropriés pourraient être associés à une hausse de 34 % de l’ensemble des cancers. Aucune corrélation significative avec les cancers du sein et de la prostate n’a été trouvée, ce que les auteurs jugent peu surprenant, ces deux types de cancer n’étant pas associés aux éléments participant au score (à la différence des cancers digestifs). Une corrélation plus forte a été retrouvée chez les sujets ayant des apports énergétiques inférieurs à la population médiane, et aucune association n’a été démontrée chez les gros mangeurs. Pour les auteurs, ce résultat pourrait conforter l’idée qu’une diète équilibrée est bénéfique chez les personnes mangeant de manière modérée, mais que cet effet préventif est obéré en cas d’alimentation globalement excessive.
Source : Prospective association between cancer risk and an individual dietary index based on the British Food Standards Agency Nutrient Profiling System. Donnenfeld M, et al. Br J of Nutr.2015;114:1702–10.