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Phosphatidylsérine dans le cerveau : Métabolisme et fonction

Les phosphatidylsérines sont des phospholipides présents en quantité importante dans le cerveau. La découverte récente de leur implication dans l’activation de voies de signalisation majeures et dans la modulation de la libération de neurotransmetteurs a ravivé l’intérêt à l’égard du rôle des phosphatidylsérines au niveau de la fonction cérébrale.

 

L’objectif de cette revue était de faire une synthèse au sujet du métabolisme et de la fonction de la phosphatidyl-sérine (PS) au niveau du système nerveux.

La phosphatidyl-sérine (PS) est un phospholipide (PL) dont la fonction alcool du glycérol est estérifiée par un groupement phosphoryle, lui-même associé à un groupement polaire chargé (sérine). Concernant les deux acides gras qui composent la PS, l’acide stéarique (18:0), l’acide oléique (18:1) et l’acide docosahexaénoïque (DHA, 22:6 n-3) sont majoritairement représentés sachant que chez l’homme, la substance grise contient nettement plus de DHA et moins de 18:1 que la substance blanche. La PS est principalement localisée au niveau du feuillet interne de la membrane plasmique des tissus neuronaux et représente 13 à 15% des PL du cortex cérébral humain.

Dans le cerveau, la synthèse de la PS est réalisée à partir de phosphatidyl-choline (PC) ou de phosphatidyl-éthanolamine (PE) par échange du groupe de tête original par la sérine. La sérine est obtenue soit par absorption à partir de la circulation cérébrale ou par synthèse à partir de glucose. La réaction est catalysée par la phosphatidyl-sérine synthase 1 (utilisation de la PC comme substrat) et la phosphatidyl-sérine synthase 2 (utilisation de la PE) localisée dans le réticulum endoplasmique.

Eléments constitutifs des domaines anioniques des membranes cellulaires, les PS se lient et activent ainsi des protéines cytosoliques impliquées dans la signalisation neuronale (activation d’Akt, Raf-1 et protéine kinase C). De plus, la libération de neurotransmetteurs par exocytose ainsi qu’un certain nombre de récepteurs et protéines synaptiques sont modulés par les PS. L’inhibition par l’éthanol de la synthèse et de l’accumulation de PS observée dans des neurones en culture indique également une contribution potentielle de la PS à des effets délétères de la consommation d’éthanol.

En conclusion, l’ensemble des données présentées soutient l’importance fonctionnelle de la PS au niveau du cerveau mais les mécanismes sous-jacents restent à explorer. A ce jour, les demandes d’allégations portant sur les effets de la PS en termes de résistance au stress, d’amélioration de la mémoire ou de la fonction cognitive ont été rejetées faute de caractérisation suffisante de l’ingrédient et de lien de cause à effet scientifiquement démontré.

Source : Phosphatidylserine in the brain: Metabolism and function. Kim HY et al. Prog Lipid Res. 2014 Jun 30;56C:1-18.