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Risque de mortalité cardiovasculaire, par cancers et toutes causes confondues : une nouvelle méta-analyse confirme le bénéfice de la consommation de fruits et légumes

Une récente méta-analyse apporte une preuve supplémentaire qu’une consommation élevée de fruits et légumes est associée à un plus faible risque de mortalité toutes causes confondues, et en particulier de maladies cardio-vasculaires.  Le bénéfice d’une consommation plus élevée de fruits et légumes en termes de mortalité par cancers ne serait en revanche pas démontré.

 

Une augmentation de la consommation de fruits et légumes serait un élément-clé dans la prévention de maladies chroniques par l’alimentation. Au cours des dernières années, de plus en plus de preuves indiquent que leur consommation serait inversement liée à la mortalité, notamment par maladies cardiovasculaires et cancers. Mais les résultats sont parfois discordants et, à ce jour, la relation effet-dose de cette association n’avait pas été étudiée dans le cadre d’une méta-analyse.

Cette revue systématique et méta-analyse avait ainsi pour objectif d’évaluer l’association dose-réponse de la consommation de fruits et légumes par rapport au risque de mortalité cardiovasculaire, par cancers et toutes causes confondues. Au départ, 7 417 articles avaient été identifiés auprès des bases de données Medline, Embase et de la librairie Cochrane. Après exclusion des doublons et publications qui ne répondaient pas aux critères d’inclusion, 25 articles d’études potentiellement pertinentes ont été retenus. Après lecture du texte intégral, 16 études de cohorte prospectives menées jusqu’au 30 août 2013 ont finalement été incluses dans la méta-analyse. Les auteurs ont utilisé la liste de contrôle MOOSE (Meta-analysis Of Observational Studies in Epidemiology) comme guide rédactionnel de méta-analyse.

Parmi les 833 234 sujets des études analysées, 56 423 décès (11 512 par maladies cardiovasculaires et 16 817 par cancers) ont été relevés durant la période de suivi d’une durée comprise entre 4,6 à 26 ans. Dans la plupart des études, les niveaux de consommation étaient estimés par questionnaire de fréquence alimentaire. Dans l’analyse dose-réponse, 77 g de légumes et 80 g de fruits ont été utilisés comme portions standards. Une plus grande consommation de fruits et légumes était significativement associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues : -5% pour une augmentation d’une portion de fruits et légumes par jour (p = 0,001), -6% par portion de fruits supplémentaire par jour (p=0,002) et -5% par portion de légumes en plus par jour (p=0,006). Les données montrent également un seuil de cinq fruits ou légumes par jour autour duquel le risque de mortalité ne diminue plus. Le risque de mortalité cardiovasculaire diminuait de 4% pour chaque prise supplémentaire de fruits ou de légumes par jour.

En ce qui concerne les mécanismes à l’origine de cette association inverse, des polyphénols et composés antioxydants, tels que la vitamine C, les caroténoïdes les flavonoïdes pourraient limiter l’oxydation du cholestérol et d’autres lipides au niveau des artères et augmenter la formation de prostacycline endothéliale qui inhiberait l’agrégation plaquettaire et réduirait le tonus vasculaire. L’apport de potassium et une discrète réduction de la pression artérielle ont aussi pu intervenir.

Une plus grande consommation de fruits et légumes n’a en revanche pas été associée à un moindre risque de mortalité par cancers. Il est toutefois possible que la consommation de fruits et légumes puisse avoir des effets plus notables sur des types spécifiques de cancers.

En résumé, une consommation plus élevée de fruits et légumes est associée à une réduction du risque de mortalité toutes causes confondues, avec une réduction moyenne du risque de 5% pour chaque portion supplémentaire consommée par jour (6% pour les fruits et 5% pour les légumes). Bien que cette étude comporte des limites telles que les erreurs liées à l’évaluation de la consommation par auto-questionnaires ou le nombre limité d’études ajustées pour d’autres facteurs alimentaires (consommation d’acides gras saturés, de charcuteries…), les conclusions sont en accord avec les recommandations actuelles de santé publique en faveur d’une augmentation de la consommation de fruits et légumes. En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande ainsi à juste titre : «Pour votre santé, mangez au moins 5 fruits et légumes par jour».

Source : Wang X et al. Fruit and vegetable consumption and mortality from all causes, cardiovascular disease, and cancer: systematic review and dose-response meta-analysis of prospective cohort studies. BMJ.2014;349:g4490.

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