Une récente méta-analyse conclut à une association inverse entre la consommation de café et le risque de cancer de la prostate. En comparaison à des individus qui ne boivent que rarement ou pas du tout de café, les consommateurs réguliers présenteraient un risque diminué de 12%.
A partir d’une revue systématique de la littérature publiée jusqu’en juin 2013, cette méta-analyse a évalué l’association entre la consommation de café et le risque de cancer de la prostate.
– 10 études prospectives publiées entre 1986 et 2013
– 5 menées aux Etats-Unis, 2 en Norvège, 1 en Angleterre, 1 en Suède et 1 au Japon
– 8 973 cas de cancer de la prostate
– 206 096 participants au total
Critères principaux : Incidence du cancer de la prostate, risque relatif (RR) et intervalle de confiance (IC) correspondant. Le risque global a été estimé à l’aide d’un modèle à effets aléatoires. Comparés à des individus qui ne consomment jamais ou rarement de café, les consommateurs réguliers auraient un RR de 0,88 (IC 95% : 0,82-0,95). L’hétérogénéité des données serait notamment liée au mode de collecte des informations à l’aide de différents types de questionnaires ainsi qu’à l’estimation approximative de la consommation de café (quantité de café évaluée par un nombre de tasses – mais sans précision du volume – et comptabilisée par jour ou par semaine selon des seuils variables : >5/semaine ou >3/jour, etc.). De plus, la consommation estimée ne distinguait pas les apports en café décaféiné ou non. En revanche, l’absence de biais de publication a été vérifiée par le graphique dit «funnel plot» (graphique en entonnoir) ainsi que les tests de Begg et Egger.
Une précédente méta-analyse réalisée en 2010 avait indiqué un manque d’études prospectives pour lever le doute sur des résultats parfois contradictoires. Selon les auteurs, les résultats de cette méta-analyse, intégrant 3 nouvelles études prospectives, renforcent l’hypothèse que la consommation régulière de café pourrait jouer un rôle bénéfique en prévention du cancer de la prostate. Une conclusion à interpréter avec prudence, en l’absence d’évaluation dose-réponse et sans oublier qu’en raison de leurs effets sur le système cardiovasculaire, une consommation modérée de boissons caféinées est recommandée.
Source : Coffee consumption and risk of prostate cancer: A meta-analysis of prospective cohort studies. Cao et al. Carcinogenesis 2013; sous presse.
A noter que de nouvelles études en faveur d’un rôle protecteur du café vis-à-vis du cancer de la prostate ont été publiées depuis :
– Coffee and risk of prostate cancer incidence and mortality in the Cancer of the Prostate in Sweden Study. Wilson KM et al. Cancer Causes Control. 2013 Aug;24(8):1575-81.
– Coffee consumption and the risk of overall and fatal prostate cancer in the NIH-AARP Diet and Health Study. Bosire C et al. Cancer Causes Control. 2013 Aug;24(8):1527-34.
– Coffee and tea consumption in relation to prostate cancer prognosis. Cancer Causes Control. Geybels MS et al. 2013 Nov;24(11):1947-54.